Titre : Santé et sécurité pour emporter!
Nom de fichier de l’épisode no 114 : Facteurs humains et rendement, avec Todd Conklin
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Introduction :
Bienvenue à « De la SST pour emporter », une
présentation du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail.
Hôte : Merci de vous joindre à nous pour cet épisode de « De
la SST pour emporter ». Nous nous entretenons aujourd’hui par téléphone
avec Todd Conklin, titulaire d’un doctorat et conseiller principal en matière
de culture organisationnelle et de culture de sécurité au Laboratoire national
de Los Alamos, l’un des laboratoires de recherche et de développement les
plus renommés au monde. Aujourd’hui, M. Conklin nous parlera des facteurs
humains et de leur incidence sur le rendement. M. Conklin, je vous
remercie d’être avec nous aujourd’hui.
Dr Conklin : Cela me fait plaisir. Merci de m’avoir invité. Et quelle belle présentation!
Hôte : M. Conklin, vous vous spécialisez dans le domaine des facteurs humains et du rendement. Pouvez-vous expliquer ce dont il s’agit et le lien avec la santé et la sécurité en milieu de travail?
Dr Conklin : Bien sûr! Nous devrions probablement parler un peu de la façon dont le concept de sécurité a évolué. On pourrait dire qu’il y a une histoire ancienne de la sécurité, une histoire actuelle de la sécurité et une sorte de future sécurité. Il est probable que tous ceux qui écoutent ce balado réfléchissent à ces choses, et c’est très important. Je pense qu’auparavant, nous considérions la sécurité comme une chose imposée aux travailleurs, et nous voyions en quelque sorte les travailleurs comme des éléments devant être réparés ou améliorés. Ce courant de pensée est en train de changer, et ce qui change, notamment, c’est que nous commençons, en partie, à réaliser que les travailleurs viennent vraiment travailler avec l’intention de faire du bon travail. C’est leur unique but. Or, souvent, on croit que les problèmes de sécurité ne sont que les conséquences de mauvais choix découlant de mauvais comportements. En réalité, ils résultent d’objectifs divergents, de systèmes médiocres, de risques non reconnus et de risques qui n’ont été qu’atténués.
Souvent, des pressions et des objectifs divergents influencent la manière dont les travailleurs effectuent leur travail. La question devient intéressante lorsque l’on tente d’établir si la situation découle du choix d’un travailleur ou d’un problème lié aux systèmes. Les choses semblent alors un peu différentes, et c’est ce regard que l’on porte désormais.
Nous avons eu du retard par rapport à vous dans le domaine de l’aéronautique et nous en avons depuis un certain temps dans le secteur pétrolier et gazier. En réalité, à maints égards, le Canada est à l’avant-garde lorsqu’il s’agit de tenir compte de l’influence des systèmes et de la sécurité. Le rendement humain concerne le degré de rendement des personnes, particulièrement au sein des systèmes, et nous disons souvent que les gens sont la source d’un problème, mais ils ne représentent que le tiers de la cause globale. Il faut tenir compte des personnes, du système et du leadership, et c’est un peu ce que je fais.
Hôte : Pourquoi ce thème, « facteurs humains et rendement », est-il si important au regard du milieu de travail?
Dr Conklin : Parce que cela permet véritablement de passer à un autre niveau de rendement en matière de sécurité. On peut en fait gérer le risque d’échec d’un système plutôt que la sécurité en soi, et ainsi mieux appliquer le concept de prévision. Nous ne pouvons pas vraiment prévoir les accidents, nous sommes épouvantables en la matière, mais nous pouvons prévoir où les accidents surviendront et gérer la protection de ces espaces. C’est très efficace. C’est aussi très encourageant et cela permet de mobiliser les travailleurs d’une façon bien différente.
Hôte : Comment le concept de rendement humain peut-il être pris en compte dans le contexte du milieu de travail ou être intégré à celui-ci?
Dr Conklin : Eh bien, il est toujours intégré. Donc il est toujours présent. Le rendement des personnes est, en quelque sorte, la manière dont le travail est effectué. Les travailleurs doivent constamment s’adapter à la variabilité, gérer le changement et répondre à des questions; ils s’adaptent, improvisent et règlent des problèmes sans arrêt. C’est ainsi qu’une partie du travail se fait. Il y a toujours une nette différence entre la façon dont on imagine le travail et la façon dont le travail s’effectue réellement. Le champ du rendement humain nous fournit des termes qui nous aident à décrire comment le travail s’effectue réellement, et c’est une bonne méthode.
Hôte : Avez-vous des choses à ajouter pour nos auditeurs?
Dr Conklin : Oui, je voudrais inviter vos auditeurs à écouter un autre balado. J’anime ma propre émission en baladodiffusion; elle est assez populaire et très amusante. Elle traite précisément du rendement humain et de la nouvelle vision de la sécurité. L’émission s’appelle The Pre-Accident Investigation, et les balados sont disponibles sur toutes les plateformes de baladodiffusion.
Hôte : Merci encore de vous être joint à nous aujourd’hui, M. Conklin. M. Todd Conklin traitera davantage de ce sujet à titre de conférencier lors du Forum CCHST : Le monde du travail en constante évolution, qui aura lieu en février 2016. Pour plus d’information sur cet événement et sur la présentation de M. Conklin, veuillez visiter le site Web du CCHST au www.cchst.ca. Merci à tous d’avoir été à l’écoute.