Prévenir les problèmes de pied liés au froid : la marche à suivre

 

Chaque jour, nous exposons nos pieds à des blessures potentielles. Des problèmes de pied peuvent se poser dans presque tous les milieux de travail et dans une grande variété de conditions de travail, en particulier au Canada, où l’hiver apporte son lot de risques spécifiques. L’Association canadienne de normalisation a approuvé des chaussures de sécurité qui protègent contre des dangers en milieu de travail, comme les blessures par écrasement, brûlure ou perforation, mais le froid hivernal peut lui aussi causer des conséquences douloureuses et, parfois, graves.

L’exposition au froid peut avoir différentes répercussions sur notre santé. En hiver, des emplois en plein air, comme le bûcheronnage, les travaux sur les lignes de transport d’électricité ou la pêche, amènent parfois à travailler à des températures glaciales, ou dans le froid et l’humidité. Ces conditions posent un risque de gelures, d’engelures et de pied des tranchées.

Les gelures sont causées par le gel de la peau et des tissus sous-jacents. Dans un premier temps, la peau devient très froide et rouge, puis insensible, dure et pâle. Les gelures touchent surtout les doigts, les orteils, le nez, les oreilles, les joues et le menton.

Les symptômes sont les suivants : diminution de la circulation sanguine dans les mains et les pieds, engourdissement ou perte de sensation, picotements ou piqûres, douleur, et coloration cireuse bleuâtre ou pâle. Les gelures peuvent causer des dommages permanents aux tissus du corps et peuvent mener à une amputation dans les cas graves.

Parlons maintenant un peu des engelures! L’exposition répétée au froid, mais pas à des températures glaciales, peut entraîner des engelures, c’est-à-dire l’inflammation douloureuse de petits vaisseaux sanguins qui irriguent la peau. Les engelures peuvent causer des démangeaisons, des plaques rouges, de l’enflure et des cloques aux mains et aux pieds.

Les engelures guérissent normalement en une à trois semaines, en particulier si les températures remontent ou que l’exposition cesse, et elles ne laissent généralement pas de séquelles permanentes. Toutefois, elles peuvent s’infecter, ce qui peut avoir des conséquences graves en l’absence de traitement.

Le pied des tranchées est une lésion des pieds qui résulte de l’exposition prolongée au froid et à l’humidité. On peut en souffrir à des températures aussi élevées que 15 °C si les pieds sont constamment humides, parce qu’ils se refroidissent alors 25 fois plus vite que s’ils étaient secs. En fait, pour éviter la déperdition de chaleur, les vaisseaux sanguins se contractent, ce qui coupe la circulation dans les pieds. Faute d’oxygène et de nutriments, et en raison de l’accumulation de toxines, les tissus cutanés commencent à mourir.

Les symptômes de pied des tranchées sont les suivants : rougeurs, insensibilité, crampes dans les jambes, œdème, picotements douloureux, cloques ou ulcères, hémorragie sous-cutanée et gangrène (le pied peut devenir violet foncé, bleu ou gris).

Il est important pour protéger les pieds du froid de porter les chaussures et les chaussettes appropriées.

Les chaussures de protection « normales » ne sont pas conçues pour affronter le froid, et la semelle des chaussures « isolantes » protège parfois mal contre les variations de température, car elle n’est pas isolée. En revanche, la perte de chaleur par l’embout en acier des chaussures de protection (souvent accusé de faire perdre plus de chaleur) est négligeable.

Isoler les jambes en portant des sous-vêtements isothermes, porter des couvre-chaussures isolants par-dessus les chaussures de travail, et porter des bandeaux isolants aux chevilles et par-dessus les chaussures sont des moyens qui peuvent aider à protéger les pieds contre le froid.

Les bottes en cuir à semelles de caoutchouc, doublées en feutre et munies de semelles en feutre amovibles sont les mieux adaptées aux travaux lourds effectués dans le froid parce que le cuir est poreux, ce qui permet aux bottes de « respirer » et à la transpiration de s’évaporer. Les bottes en cuir peuvent être imperméabilisées avec des produits qui ne bouchent pas les pores du cuir.

S’il faut travailler debout dans l’eau ou la gadoue, des bottes imperméables sont indispensables. Cependant, si elles évitent d’avoir les pieds trempés par l’eau froide, ces bottes empêchent l’évaporation de la transpiration. Les matériaux isolants et les chaussettes seront mouillés plus rapidement qu’en portant des bottes en cuir, ce qui fera augmenter le risque de gelures.

Selon votre préférence, vous pouvez porter une paire de chaussettes bien épaisses ou deux paires – la première, à même la peau, en soie, en nylon ou en laine fine, et la seconde, un peu plus grande et épaisse, par-dessus. Les chaussettes doublures en polypropylène aideront à garder les pieds secs et plus chauds en éloignant la transpiration de la peau. Cependant, à mesure que la chaussette extérieure absorbe la transpiration, ses propriétés isolantes diminuent. Si les conditions de travail le permettent, emportez des paires de chaussettes supplémentaires de manière à pouvoir vous sécher les pieds et changer de chaussettes dans la journée. Si vous portez deux paires, la chaussette extérieure devrait être plus grande pour ne pas comprimer la chaussette doublure.

Portez toujours des chaussettes de la bonne épaisseur dans vos bottes. Si les chaussettes sont trop épaisses et sont comprimées par la botte, elles perdront une grande partie de leurs propriétés isolantes. Le pied pourrait aussi être à l’étroit, ce qui ralentira la circulation sanguine et fera augmenter le risque de blessures liées au froid. Si les chaussettes sont trop fines, les bottes seront lâches, ce qui peut favoriser la formation d’ampoules.

Pour obtenir d’autres renseignements et des conseils sur la manière de rester au chaud et au sec lorsque vous travaillez dans le froid, visitez le site cchst.ca. Merci à tous de votre attention!