Titre: Santé et sécurité pour emporter!
Nom de fichier de l'épisode #147 : Favoriser la santé mentale au travail
Introduction: Bienvenue
à “De la SST pour emporter”, une présentation du Centre canadien
d’hygiène et de sécurité au travail.
Hôte: Bonjour et merci de vous joindre à nous. Dans l’épisode
d’aujourd’hui, nous parlerons de l’importance de la santé mentale en milieu de
travail et de l’impact positif qu’elle peut avoir dans une organisation, de ce
que les employeurs peuvent faire pour appuyer et favoriser la santé mentale en
milieu de travail et de la manière d’effectuer une analyse des risques en
matière de santé mentale.
Au fil des années, les termes santé mentale et maladie mentale ont été utilisés de façon interchangeable, alors rectifions les idées fausses en éclaircissant la différence entre la santé mentale et la maladie mentale, s’il y a lieu.
Les termes « santé mentale » et « maladie mentale » sont de plus en plus utilisés comme s’ils avaient la même signification, mais cela n’est pas le cas.
Lorsque nous parlons de santé mentale, nous parlons de notre bien-être mental, soit nos émotions, nos pensées et nos sentiments, notre capacité à résoudre des problèmes et à surmonter des difficultés, nos liens sociaux et notre compréhension du monde qui nous entoure.
Une maladie mentale est une maladie qui influe sur la façon dont les gens pensent, se sentent, se comportent ou interagissent avec les autres. Il y a de nombreuses maladies mentales qui ont des symptômes différents ayant des répercussions différentes incidences sur la vie des gens. Elles sont souvent diagnostiquées par un professionnel de la santé.
Problèmes en milieu de travail qui ont une incidence sur la santé mentale des employés
La recherche a permis de recenser des facteurs en milieu de travail, connus sous le nom de facteurs de risque psychosociaux, qui peuvent avoir une incidence sur la santé de l’organisation, la santé personnelle des employés et les résultats financiers. Voici quelques exemples : civilité et respect, engagement et protection physique et psychologique.
Certains de ces facteurs sont liés à la structure de l’organisation, à la répartition et à la gestion du travail, à la mesure dans laquelle un travailleur se sent engagé et soutenu, de manière à ce que les gens soient non seulement physiquement aptes au travail, mais aussi psychologiquement aptes à effectuer le travail et que le leadership et les rôles soient clairs.
La façon dont le travail est exécuté et le contexte dans lequel il se déroule peuvent avoir d’importantes répercussions, soit positives ou négatives, sur la santé mentale d’un employé. Lorsqu’un employé est exposé de façon négative à ces facteurs, il pourrait subir du stress, éprouver du découragement et de l’angoisse, avoir une humeur dépressive et même souffrir d’épuisement professionnel. Les organisations doivent prendre en considération tous ces problèmes dans leurs efforts pour créer un milieu de travail psychologiquement sain.
Il est également important de noter d’autres problèmes en milieu de travail qui
ont une incidence sur la santé mentale, notamment :
· la stigmatisation et la discrimination
· les relations entre les exigences professionnelles et la maîtrise/les efforts et les récompenses
· le présentéisme
· l’épuisement professionnel
· le harcèlement, la violence, l’intimidation, la persécution collective
· l’usage, le mauvais usage et l’abus de substances
Ce que les responsables des lieux de travail peuvent faire pour favoriser la
santé mentale
La première étape consiste à reconnaitre que le milieu de travail joue un rôle important dans une santé mentale positive et le bien-être. La création d’un environnement sûr – non seulement physique, mais psychologiquement, peut aider un travailleur à se sentir soutenu et protégé. Un milieu de travail sain sur le plan psychologique permet de favoriser le bien-être mental des employés et ne porte pas atteinte à leur santé mentale par négligence ou insouciance, ou de façon délibérée. Par exemple, un milieu de travail psychologiquement sain et sécuritaire est un milieu qui ne génère pas une peur excessive ou une anxiété chronique. L’engagement de l’organisation doit commencer aux échelons supérieurs.
Pour ce faire, nous pouvons avoir recours à une approche globale dans notre programme de santé et de sécurité et nous assurer de prendre en compte les risques psychologiques dans nos évaluations et notre planification et de mettre en œuvre des contrôles appropriés. En intégrant cette façon de faire le travail à tous les aspects de l’organisation, nous évitons de travailler en silos et de manquer certains risques – cette façon de faire devient simplement le mode de fonctionnement courant de l’organisation. Nous devenons une organisation qui ne se contente pas d’être financièrement responsable ou efficace sur le plan opérationnel, mais également responsable et efficace sur les plans physique et psychologique.
Le programme examine toutes les politiques et
activités connexes sous l’angle psychologique afin de déterminer les
répercussions sur la santé mentale des travailleurs. Ces activités devraient
s’inscrire dans le contexte d’un plan d’amélioration continu du milieu de
travail sur les plans physique, psychosocial, organisationnel et financier et
viser à accroître l’autonomisation et l’épanouissement personnels.
Première mesure qu’une organisation peut prendre lorsqu’elle souhaite mettre en œuvre des stratégies pour renforcer la santé mentale globale dans son milieu de travail.
Premièrement, effectuez une analyse des dangers comme vous le feriez si vous cherchiez à cerner un danger physique dans le milieu de travail. Une analyse des risques pour la santé mentale est un processus visant à cerner, à évaluer et à contrôler les dangers psychosociaux de façon proactive et continue. Les employés doivent être formés à signaler les situations malsaines sur le plan psychologique à leur superviseur/gestionnaire, qui fera enquête sur ces situations et prendra des mesures correctives, au besoin. Les résultats des évaluations aideront à établir des objectifs et des cibles qui serviront à l’élaboration des programmes et des politiques.
Les sources d’information pour l’évaluation des dangers et des risques psychosociaux dans le milieu de travail sont les suivantes :
· les rapports, comptes rendus ou recommandations des comités de santé et de sécurité
· les rapports, procès-verbaux ou recommandations du comité de santé et de bien-être en milieu de travail
· les préoccupations et les plaintes des travailleurs durant les inspections des lieux de travail ou à d’autres moments
· les entrevues de départ des travailleurs
· les évaluations antérieures des risques liés au travail
· les enquêtes sur les incidents (si l’enquête examine suffisamment en profondeur les causes profondes)
· les données sur l’absentéisme, les demandes de prestations d’invalidité de courte et de longue durée
· les sondages auprès des employés, comme les sondages sur la perception et la mobilisation des employés
· les données sur la nature des demandes de prestations de santé et sur l’utilisation du Programme d’aide aux employés, le cas échéant.
Comme les dangers psychosociaux ne sont pas physiques, ils ne peuvent généralement pas être observés lors d’inspections ou de vérifications. Il faut poser des questions aux employés sur les facteurs de stress qu’ils subissent au travail. Le processus doit être confidentiel et anonyme dans la mesure du possible.
Que fait-on lorsque l’analyse des dangers en milieu de travail est terminée ?
Lors de la mise en œuvre d’un nouveau processus ou d’une nouvelle procédure, il faut toujours tenir compte des répercussions psychologiques du changement.
Une fois que vous aurez évalué la sécurité psychologique dans votre milieu de travail, les prochaines étapes consisteront à élaborer un plan abordant les constatations de cette évaluation. Élaborez un énoncé de politique qui reflète l’engagement de l’organisation de faire de la santé mentale au travail une priorité. Établissez une politique démontrant du leadership et l’engagement. Sinon, la politique sur la santé et la sécurité devrait affirmer la volonté de s’attaquer aux facteurs de risques psychosociaux en plus des dangers physiques.
Incluez de façon précise la santé mentale et la sécurité psychologique dans le mandat du comité de santé et de sécurité.
Élaborez des politiques et des pratiques relatives au harcèlement, à la violence et à l’intimidation au travail. Révisez les politiques et les procédures existantes, et examinez comment elles contribuent, de manière positive ou négative, aux problèmes liés à la violence et au harcèlement.
Offrez une éducation et une formation permettant aux gestionnaires et aux employés de reconnaitre les risques en ce qui a trait au harcèlement et à l’intimidation, ainsi que les conditions de travail malsaines sur le plan psychologique. Cette formation fournit aux collègues de travail des moyens concrets pour reconnaitre les problèmes de santé mentale en général et en discuter. Les gestionnaires peuvent en outre contribuer à créer un environnement de travail positif s’ils ont des habiletés et les connaissances pour déceler les problèmes avant qu’ils s’aggravent et y réagir.
Sensibilisez tous les membres du comité de santé et de sécurité au travail sur l’importance de la santé mentale au travail.
Demandez aux représentants des travailleurs qui siègent au comité SST de soumettre les problèmes généraux de santé mentale qui touchent les employés plutôt que seulement la situation particulière d’un employé. Exigez que les questions touchant la vie privée et la confidentialité soient respectées en tout temps.
Élaborez une politique sur l’abus de substances (p. ex. la consommation de drogues ou d’alcool au travail et l’utilisation inappropriée d’Internet) et assurez-vous que tous les employés en prennent connaissance.
Outre les évaluations, les politiques et les plans de programme, les employeurs peuvent utiliser quelques autres stratégies pour favoriser une santé mentale positive :
· Encourager la participation active des employés et la prise de décisions.
· Définir clairement les obligations et les responsabilités des employés.
· Encourager l’équilibre entre le travail et la vie personnelle.
· Encourager les comportements respectueux et non dérogatoires.
· Gérer les charges de travail.
· Favoriser la formation continue.
· Mettre en place des pratiques de résolutions de conflits.
· Reconnaitre de façon efficace les contributions des employés.
Pour obtenir de plus amples renseignements et des ressources visant à promouvoir et à soutenir la santé mentale en milieu de travail, consultez le portail de la santé mentale du CCHST intitulé Santé mentale au travail : www.cchst.ca/healthyminds. Merci à tous de votre attention.