Titre: De la SST pour emporter!

Episode #156: Les maladies professionnelles et la prévention

 

Introduction:  Bienvenue à “De la SST pour emporter”, une présentation du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail.

Hôte: Merci de vous joindre à nous pour cet épisode de la série « De la SST pour emporter! ». Nous discutons aujourd’hui avec Valerie Wolfe au sujet des maladies professionnelles et de leur prévention. Valerie est directrice exécutive régionale aux Centres de santé des travailleurs (ses) de l’Ontario, et est également présidente de l’équipe de mise en œuvre du plan d’action ontarien contre les maladies professionnelles. Une des grandes priorités du PACMP est d’accroître la sensibilisation, c’est pourquoi les CSTO, en collaboration avec le CCHST, ont récemment élaboré et lancé le site Web Prévenir les maladies professionnelles.

Merci d’être des nôtres aujourd’hui, Valerie.

Val: Merci de m’avoir invitée.

Hôte: Lorsque nous voyons ou entendons le terme « maladie professionnelle », nous pouvons supposer ce qu’il signifie, mais pouvez-vous expliquer en quoi consiste une maladie professionnelle et pourquoi il est important de prendre des mesures pour y remédier?

Val: Les maladies professionnelles constituent une vaste catégorie de maladies, d’états de santé et de troubles médicaux qui ont une incidence négative sur les systèmes de l’organisme et qui découlent de conditions et d’activités liées au travail ou qui sont exacerbées par celles-ci. Elles peuvent causer des perturbations et des désagréments, voire des invalidités graves, et peuvent certainement être mortelles. En fait, en Ontario, la Commission de la sécurité professionnelle et de l’assurance contre les accidents du travail approuve chaque année bien plus de demandes d’indemnisation pour des décès dus à des maladies professionnelles que pour des décès résultant de blessures traumatiques, et c’est sans compter les centaines de demandes qui ne sont pas reconnues ou qui sont rejetées faute de renseignements détaillés sur les antécédents d’exposition. 

Il est important d’agir à plusieurs niveaux. Il y a tout d’abord la prévention primaire, qui consiste à réduire l’exposition afin de prévenir les préjudices, les blessures et les décès, aujourd’hui et dans l’avenir. Il y a ensuite la prévention secondaire, qui consiste à prévoir des mesures de sensibilisation et une meilleure surveillance en vue d’assurer une détection rapide pour atténuer la gravité et les conditions préjudiciables. Enfin, il y a la prévention tertiaire, qui consiste à aider les personnes malades et blessées à obtenir des traitements et à reprendre le travail, et particulièrement aussi à reconnaître le lien entre les préjudices et l’exposition afin de favoriser la prévention à l’avenir.

Hôte: La classification est très large. Pouvez-vous nous donner quelques exemples de maladies professionnelles et d’expositions dangereuses?

Val: Les maladies les plus répandues sont la perte d’audition due au bruit et la dermatite de contact. Cependant, parmi les maladies très courantes et graves, citons la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et d’autres troubles respiratoires, notamment les plaques pleurales et l’amiantose, et même l’asthme lié au travail. Et bien sûr, il y a une grande variété de cancers, notamment du poumon, de la vessie, de la peau et de la prostate ainsi que la leucémie et le mésothéliome, qui sont associés à l’exposition professionnelle. Les principaux éléments auxquels sont exposés les travailleurs sont le bruit, les produits chimiques, l’amiante, la silice, les gaz d’échappement des moteurs diesel, la poussière de bois et d’autres particules, et il y a aussi les risques d’origine naturelle comme l’eau, lorsqu’il s’agit de travaux « humides », les moisissures et les rayonnements, comme ceux émis par le soleil.

Hôte: Est-ce que certains types de groupes professionnels ou de personnes sont plus susceptibles d’en souffrir?

Val: Non, les maladies professionnelles touchent des gens de tous les horizons et qui travaillent dans une grande diversité de lieux de travail, y compris les ouvriers, les superviseurs et les cadres dans de nombreux secteurs, comme la construction, l’exploitation minière, l’industrie manufacturière, la pétrochimie, l’hôtellerie, l’agriculture et même l’administration publique, pour n’en citer que quelques-uns.

Hôte: Cela englobe un grand nombre de travailleurs. Que peut-on faire pour lutter contre les maladies professionnelles?

Val: Il est essentiel de contrôler l’exposition aux substances, aux énergies ou aux conditions dangereuses, en suivant idéalement la hiérarchie des mesures de maîtrise des risques. Éliminer le danger dans la mesure du possible, même si c’est par substitution. Prévoir des mesures d’ingénierie pour isoler la source ou le travailleur. Adopter des mesures administratives pour limiter la durée d’exposition et, la solution la moins efficace, prévoir de l’équipement de protection individuelle.

Hôte: Pouvez-vous expliquer à nos auditeurs en quoi consiste le site Web Prévenir les maladies professionnelles? Le type de contenu qu’on y trouve et à qui il s’adresse?

Val: Le site Web Prévenir les maladies professionnelles est un outil de sensibilisation et de formation qui devrait intéresser tous les intervenants en milieu de travail. Il s’agit d’un portail dynamique qui donne accès à des informations et des ressources fiables et factuelles provenant du monde entier et portant sur l’incidence, les risques connexes et la prévention des maladies professionnelles. Sa navigation est aisée, car le contenu est organisé par type de danger, de profession ou de maladie. Il permet également de soumettre des liens ou des ressources suggérés, en vue d’améliorer constamment le site.

Hôte: Je vois qu’on y trouve un lien vers le site SIMDUT.org. Pouvez-vous nous en parler?

Val: Oui, en fait, nous avons choisi d’y mettre ce lien parce que le SIMDUT, le Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail, est un outil clé pour comprendre les dangers présents dans votre milieu de travail. Consultez les étiquettes et lisez les fiches de données de sécurité, et surtout, discutez avec votre superviseur, vos pairs et vos représentants en matière de sécurité des moyens de réduire l’exposition aux matières qui peuvent causer des pathologies et des maladies.

Hôte: Avant de conclure, y a-t-il des réflexions finales dont vous souhaitez nous faire part?

Val: Le message clé du site est « Prévenir aujourd’hui, La santé demain », car de nombreuses maladies graves présentent une longue période de latence, ce qui peut nuire aux personnes tout au long de leur carrière et même jusqu’à leur retraite, si elles y parviennent. L’objectif est le contrôle, et pour y parvenir, il faut courir (R.A.C.E.) vers la santé, soit déterminer les dangers en milieu de travail, évaluer le potentiel d’exposition, contrôler l’exposition pour minimiser le risque de préjudices, et évaluer l’efficacité des mesures et s’améliorer continuellement. La première étape consiste littéralement à se lancer. Visitez le site Web dès aujourd’hui pour connaître les types de dangers susceptibles de causer des maladies ou vice versa, vérifiez s’il y en a dans votre lieu de travail, et commencez à discuter des moyens d’éviter toute exposition.

Hôte: Valerie, merci encore de vous être jointe à nous pour ce balado. Pour visiter le site Web Prévenir les maladies professionnelles, vous pouvez soit consulter le site www.preventoccdisease.ca/fr, soit consulter le www.cchst.ca et cliquer sur la bannière qui renvoie au site, ou visiter le site www.ohcow.on.ca – je répète ohcow.on.ca. Merci à tous de votre attention.