Balado du CCHST : « Sparking Courageous Conversations at Work »  

Intro: Ce balado est une présentation du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail.

Le CCHST se situe sur le territoire traditionnel des Ériés, des Neutres, des Hurons-Wendats, des Haudenosaunee et des Mississaugas. Ce territoire est visé par le Pacte de la ceinture wampum faisant référence au concept du « bol à une seule cuillère », qui est un accord entre les Haudenosaunee et la Nation des Anishinabek visant à partager les ressources autour des Grands Lacs. Nous reconnaissons également que ce territoire est régi en vertu du traité Achat entre les lacs de 1792 entre la Couronne et la Première Nation des Premières nations des Mississaugas de Credit.

Elaine : Bonjour et bienvenue à la balado De la SST pour emporter!, une présentation du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail de Hamilton, en Ontario.

Dans l’épisode d’aujourd’hui, nous nous entretenons avec Sonya Tonkavich, gestionnaire des opérations en matière de santé et de sécurité et de ressources humaines au Centre. Sonya nous parlera de la façon dont la tenue de conversations courageuses en milieu de travail peut contribuer à faire progresser l’équité, la diversité et l’inclusion. Elle nous donnera quelques conseils sur la manière de susciter de telles discussions et d’aborder des sujets délicats tels que la discrimination et les préjugés, de façon à mieux se comprendre, se rapprocher, grandir et même guérir.

Merci de vous joindre à nous pour le balado d’aujourd’hui.

Sonya : Bonjour ! Je suis très heureuse d’être ici aujourd’hui.

Elaine : Pour commencer, en quoi consistent les conversations courageuses et comment contribuent-elles à l’équité, à la diversité et à l’inclusion en milieu de travail?

Sonya : En fait, le terme « conversations courageuses » désigne l’art d’accepter et de mener des conversations difficiles au travail. Il s’agit de conversations intentionnelles, ouvertes et honnêtes sur des sujets qui peuvent mettre mal à l’aise. Elles peuvent inclure de solides discussions sur des problèmes de comportement ou de rendement, des problèmes personnels ou des problèmes sociaux qui ont une incidence sur le milieu de travail ou qui justifient de prendre des nouvelles de quelqu’un.

Chaque fois qu’un changement dans le comportement ou le rendement d’une personne est constaté, il y a aussi une obligation de s’informer. En examinant ou en abordant de front ces questions difficiles, on démarre réellement une conversation courageuse. Une telle conversation permet de parler d’un sujet difficile et de faire tomber les obstacles à une communication ouverte et honnête. Elle peut susciter le respect. Elle témoigne de la valeur que l’organisation accorde à l’équité, à la diversité et à l’inclusion. Elle peut également éveiller et sensibiliser les gens, les aider à prendre conscience de leurs propres préjugés et de l’expérience des autres. Elle peut favoriser l’empathie et l’inclusion.

Elaine : Quel est le meilleur moment pour avoir une conversation courageuse, et comment s’y prendre pour parler à un ou à une collègue?

Sonya : Et bien, c’est parfois la partie la plus difficile. Décider quand il y a lieu d’avoir une conversation difficile ou quand il est préférable de ne pas en avoir. Il est important de réfléchir aux risques associés à la décision d’agir ou de ne pas agir, et de prendre en compte les faits et les observations que vous avez notés et dont vous êtes prêt à parler. Comme je l’ai mentionné, il existe une obligation de s’informer lorsque le comportement ou le rendement d’une personne change. Lorsque vous êtes témoin d’un comportement ou même d’un modèle de comportement discriminatoire ou partial, il convient de réagir très rapidement.

Elaine : Pourriez-vous nous donner quelques conseils pour s’assurer que ces conversations soient empreintes de respect et de sens?

Sonya : Bien sûr! Amorcez la conversation en adoptant un ton positif et conversationnel. Soyez ouvert d’esprit. Il est important d’examiner vos préjugés à l’avance et de vérifier si vous avez des idées préconçues quant à l’issue de la conversation.

Préparez-vous. Présentez les faits que vous avez constatés, et ce, dès le début. Expliquez ce qui vous a poussé à entamer une conversation, mais surtout soyez prêt à écouter. Luttez contre votre envie de répondre immédiatement ou votre empressement à exprimer votre point de vue trop tôt. Cela peut être difficile. Alors, n’oubliez pas de respirer profondément lorsque vous souhaitez établir des rapports sincères avec la personne, afin de pouvoir lui répondre au moment opportun.

Ayez conscience de vos réactions et de vos propres émotions. Il est important que vos expressions faciales et votre langage corporel restent neutres. Essayez de rester calme et respectueux. Lorsque vous posez des questions, montrez-vous curieux et posez des questions ouvertes. Ne portez pas de jugement et écoutez.

Elaine : Vous avez évoqué certaines choses à faire pour normaliser les conversations courageuses et les rendre efficaces. Y a-t-il des choses à éviter?

Sonya : Oui, il faut éviter de se mettre en avant. Donc, ne vous précipitez pas, contentez-vous d’écouter sans interruption. Essayez de ne pas faire de suppositions ou de généralisations à propos de l’autre personne, et évitez de lui donner l’impression qu’il s’agit d’un interrogatoire afin d’éviter qu’elle ne se sente blâmée ou accusée.

Elaine : Sonya, souhaitez-vous ajouter quelque chose sur les avantages des conversations courageuses en milieu de travail?

Sonya : Elles peuvent être très importantes pour éliminer les obstacles. Elles permettent réellement de cerner les problématiques ou les problèmes systémiques. Elles peuvent encourager la mise en commun d’expériences et de points de vue divers. Elles peuvent favoriser l’empathie, instaurer des relations de confiance et susciter un sentiment d’appartenance. Ainsi, elles contribuent réellement à bâtir un milieu de travail où tous les employés se sentent inclus et valorisés. Elles ne sont peut-être pas faciles, mais elles en valent la peine!

Elaine : Merci Sonya.

Je comprends pourquoi vous qualifiez ces conversations de courageuses. Lorsque vous offrez un espace sûr aux travailleurs pour leur permettre de s’exprimer courageusement et ouvertement et de faire part de leurs expériences, vous contribuez à faire tomber les obstacles et incitez les différentes voix et perspectives à se faire entendre et à être appréciées à leur juste valeur. Après tout, favoriser un milieu de travail psychologiquement sûr concerne tout le monde.

Merci encore Sonya, et merci aussi à tous de votre attention.