Le rapport sur la santé et la sécuritéVol 14, No. 07

Sujet d'actualité

La santé et la sécurité dans les services au volant print this article

Comme pour tout jeune travailleur, Kannan décrochera son premier emploi dans un restaurant. Selon Restaurants Canada, 22 % des Canadiens ont leur premier emploi dans le secteur de la restauration. Les restaurants canadiens emploient plus de 500 000 personnes de moins de 25 ans, soit un emploi jeunesse sur cinq. Les restaurants comptent plus de premiers emplois que tout autre secteur d’activité et emploient plus de 1,2 million de personnes (6,9 % de la main-d’œuvre canadienne), ce qui en fait le quatrième employeur au pays. Les jeunes travailleurs manquent souvent d’expérience et sont ainsi plus exposés aux blessures de travail.

Le travail dans les restaurants se décline en divers postes : serveur, nettoyeur, cuisinier, préparateur d’aliments et livreur. Bon nombre de jeunes travailleurs se retrouveront un jour ou l’autre au service au volant d’un restaurant-minute. Le service au volant exige un contact direct avec les clients et l’apprentissage de compétences relatives aux services alimentaires et à l’utilisation de la monnaie. Il s’agit d’un poste où tout se passe à vitesse et où les travailleurs doivent composer notamment avec le bruit, les mouvements répétés, la violence, les heures prolongées en position debout et l’exposition au gaz d’échappement des véhicules, des facteurs qui pourraient avoir des répercussions permanentes sur leur santé et leur bien-être. Chacun de ces facteurs devrait faire l’objet d’une évaluation de fond en comble dans le but d’élaborer un programme intégral de santé et sécurité. Le présent article fournit quelques conseils pour vous orienter dans la bonne direction.

Bruit

Une exposition excessive au bruit peut entraîner une déficience auditive permanente, voire la surdité.   Le bruit provient de diverses sources, notamment le casque d’écoute par lequel le travailleur reçoit les commandes des clients. Aux casques d’écoute sont souvent associés des bruits de fond forts, des bruits parasites et une fluctuation du volume.

Pour prévenir l’exposition inutile au bruit, la United States Occupational Safety and Health Association (OSHA) recommande aux employeurs d’adopter des pratiques de travail sécuritaires :

  • fournir des casques de qualité avec dispositifs de limitation sonore qui imposeront un volume sécuritaire et confortable;
  • utiliser des microphones de qualité pour améliorer la réception et réduire le bruit provenant du casque;
  • s’assurer que le casque est adapté au travailleur. Les casques réglables sont un meilleur choix;
  • réduire le temps d’exposition des employés aux bruits du casque et des véhicules par la rotation des travailleurs au service au volant.

De son côté, le travailleur peut faire ce qui suit :

  • vérifier si le casque est bien ajusté;
  • s’assurer que le volume du casque n’est pas trop fort;
  • consulter un médecin en cas de bourdonnement dans les oreilles ou de troubles auditifs.

Mouvements répétés

Les employés de services au volant peuvent souffrir d’entorses et de foulures à force de toujours réaliser les mêmes mouvements. On parle ici d’atteindre des objets éloignés, de soulever des objets et de se pencher par la fenêtre du service pour remettre les commandes aux clients. Pour réduire les douleurs au travail, voici quelques conseils à suivre pour les travailleurs :

  • éviter de faire une rotation du tronc pendant le soulèvement d’une charge;
  • éviter de s’étirer de façon excessive;
  • aller remettre la nourriture aux clients s’ils sont stationnés trop loin pour que vous puissiez les atteindre depuis la fenêtre du service;
  • maintenir une bonne forme physique pour éviter les blessures.

Les employeurs doivent :

  • aménager les postes de travail de manière à faciliter l’accès aux objets les plus fréquemment utilisés et à pouvoir maintenir les coudes près du corps;
  • concevoir la fenêtre du service au volant de manière à ce que les travailleurs n’aient pas à trop se pencher;
  • faire la rotation des employés au service au volant pour limiter les mouvements dangereux effectués à répétition.

Rester debout longtemps

Les périodes prolongées en position debout à la fenêtre du service au volant peuvent entraîner un stress et des douleurs au dos et aux jambes du travailleur. Le travailleur doit ainsi porter des chaussures bien coussinées à l’intérieur sur le dessus et au talon et éviter les périodes prolongées debout en changeant constamment de position. Servez-vous d’une barre d’appui pour les pieds ou d’un tabouret bas pour élever en alternance un pied à la fois.

Les employeurs peuvent être d’un recours de diverses manières :

  • fournir des tabourets ou une barre d’appui pour les pieds aux postes de travail pour que les employés puissent transférer leur poids tout en demeurant en bon équilibre;
  • fournir des tapis antifatigue favorisant la contraction et l’assouplissement des muscles de la personne et la circulation sanguine et réduisant la fatigue.

Gaz d’échappement des automobiles

Travailleur à la fenêtre d’un service au volant, c’est aussi s’exposer au gaz d’échappement des automobiles. Ce gaz contient des polluants nocifs, surtout du monoxyde de carbone. L’inhalation de grandes concentrations de monoxyde de carbone peut avoir de graves conséquences, notamment des maux de tête, de la fatigue, des symptômes similaires à la grippe et potentiellement des troubles cardiaques (battements irréguliers, par exemple).

Les travailleurs doivent laisser le plus possible la fenêtre du service fermée pour limiter l’exposition au gaz. Les employeurs doivent prévoir assez d’espace et une bonne aération à l’extérieur et à l’intérieur du service au volant. Un système de ventilation inversée empêchera le gaz d’échappement de pénétrer à l’intérieur tandis que la rotation des employés minimise le temps passé au service au volant.

Violence en milieu de travail

La violence en milieu de travail est un acte qui donne lieu à de mauvais traitements, à une menace, à de l’intimidation ou à une agression à l’égard d’une personne dans une situation de travail.

Les restaurants sont des milieux propices à une telle violence en raison de l’argent, des heures de travail tardives et des contacts avec le public. Dans certains cas, le service au volant est situé dans une pi

Conseils et outils

Les gaz et fumées de soudure : un danger bien réelprint this article

Les gaz et fumées de soudure constituent un grave danger pour quiconque les inhale. Vous apprendrez ici des manières efficaces de réduire les risques que représentent les gaz et fumées de soudure en fonction de votre situation.

Les fumées de soudure sont un mélange complexe d’oxydes métalliques, de silicates et de fluorures. Elles sont produites lorsqu’on chauffe un métal au-delà de son point d’ébullition et que les vapeurs se condensent en de très fines particules solides. Les soudeurs ont un risque élevé d’exposition aux gaz et aux fumées de soudure, mais quiconque travaille à proximité d’un soudeur peut aussi les inhaler. C’est particulièrement le cas à l’intérieur ou dans les espaces confinés où les fumées ne peuvent se dissiper et où il s’accumule des quantités dangereuses.

Les fumées de soudure sont faites de composés métalliques, et chaque fumée diffère selon le matériau soudé, l’électrode utilisée et le type de soudure. Voici quelques exemples de gaz et fumées produits ou présents lors de la soudure :

  • oxyde de diazote;
  • dioxyde de carbone;
  • monoxyde de carbone;
  • argon;
  • hélium;
  • ozone;
  • fumées métalliques telles que le manganèse et le chrome.

Les effets sur la santé d’une exposition à court terme à ces gaz et fumées sont nombreux : irritation des yeux, du nez et de la gorge; vertiges et nausées. Quand l’exposition est prolongée, il s’agit plutôt d’asthme professionnel, de pneumonie, de dysfonction pulmonaire, d’ulcères d’estomac, de lésions aux reins, de lésions au système nerveux et de cancer des poumons, du larynx et des voies urinaires.

Diminuer les risques

Le meilleur moyen de réduire les risques d’exposition à des gaz et fumées de soudure consiste à éliminer la source de l’exposition. Si ce n’est pas possible, d’autres moyens sont à votre portée. WorkSafeBC suggère les mesures ci-dessous, en ordre d’efficacité.

 

  1. Élimination et substitution

L’élimination du danger par la sélection d’un procédé ou d’un matériau plus sécuritaire est la solution numéro un.

  • Est-il possible d’utiliser des matériaux moins dangereux (comme les électrodes de soudure sans manganèse)?
  • Un procédé générant moins de gaz et de fumées peut-il être employé, par exemple l’assemblage à froid?
  • Existe-t-il des conceptions plus efficaces qui réduisent la soudure nécessaire?

 

  1. Mesures d’ingénierie

La modification des installations, de l’équipement et des procédés peut réduire l’exposition.

  • Peut-on améliorer la ventilation générale?
  • Peut-on placer des ventilateurs pour éloigner la fumée du soudeur et des autres travailleurs?
  • Peut-on utiliser un système de ventilation aspirante local pour éliminer l’air contaminé?
  • Est-il possible d’utiliser des plateaux rotatifs pour que les soudeurs se placent de manière à ce que les gaz et les fumées ne leur parviennent pas au visage?

 

  1. Mesures administratives

La modification des pratiques de travail et des politiques ainsi que le recours à des méthodes visant à sensibiliser et à former les gens peuvent limiter les risques d’exposition aux gaz et fumées de soudure.

  • Un plan a-t-il été élaboré pour réduire l’exposition?
  • Est-il possible de placer des avertissements dans la zone touchée?
  • Peut-on prévoir que les employés iront travailler loin des zones où on fait de la soudure?
  • Les vestiaires peuvent-ils contenir des aires différentes pour les vêtements de travail et les vêtements de tous les jours?
  • Est-il possible de mettre en place un programme de sensibilisation à l’importance de l’hygiène?

 

  1. Équipement de protection individuelle

C’est la mesure qui vient en dernier recours et qui doit s’accompagner d’au moins une des autres mesures proposées.

  • Les travailleurs ont-ils des appareils de protection respiratoire, des lunettes protectrices et des vêtements protecteurs?
  • A-t-on vérifié si les appareils de protection respiratoire étaient ajustés aux travailleurs pour un fonctionnement optimal?
  • A-t-on vérifié si l’équipement de protection individuelle était fonctionnel?

Ressources :

Nouvelles de nos partenariats

SIMDUT 2015 : Se préparer pour le changementprint this article

Que signifie le SIMDUT 2015 pour les personnes manipulant des produits dangereux au Canada?

Le Système d’information sur les matières dangereuses utilisées au travail (SIMDUT) est un système national qui fournit des renseignements exhaustifs sur les risques que posent des produits dangereux utilisés en milieu de travail au Canada, ainsi que sur l’utilisation et la manipulation sécuritaires de ces produits. Les travailleurs ont le droit de connaître les dangers qui sont associés aux produits qu’ils manipulent, utilisent ou entreposent. Le but du SIMDUT est d’aider à faire en sorte que les fournisseurs communiquent l’information adéquate aux consommateurs et que les employeurs en fassent de même avec les travailleurs.

Le SIMDUT est entré en vigueur en 1988 et a été mis à jour en février 2015 pour assurer la conformité au Système général harmonisé de classification et d’étiquetage des produits chimiques (SGH). Les modifications apportées au SIMDUT ont permis de faire correspondre les exigences canadiennes pour la classification des dangers et la communication avec les exigences de réglementation des États-Unis ainsi qu’avec les pratiques exemplaires à l’échelle internationale, qui figurent dans le SGH. Aux termes du SIMDUT 2015, les fournisseurs (fabricants, importateurs et distributeurs) peuvent maintenant respecter toutes les exigences du Canada et des États-Unis en utilisant une seule étiquette et une seule fiche de données de sécurité.

« Les principes du Système demeurent les mêmes que ceux établis en 1988, souligne Rosslynn Miller-Lee, gestionnaire de la Division de l’évaluation, de la conformité et de l’application de la loi de Santé Canada. Avec l’adoption du SGH au Canada, nous devons maintenant respecter des critères s’appliquant à la classification ainsi que des spécifications relatives aux communications. »

Par exemple, alors que les pictogrammes d’avertissement du SIMDUT étaient blancs et noirs et entourés d’une bordure noire, les pictogrammes du SGH sont entourés d’une bordure rouge. Dans la plupart des cas, les pictogrammes sont pratiquement les mêmes, ce qui signifie que les utilisateurs du produit reconnaîtront toujours l’étiquette. « S’ils travaillent avec le même produit chimique avec lequel ils travaillent depuis dix ans, les dangers associés à ce produit n’ont pas changé, indique Miller-Lee. »

Les principaux éléments du SIMDUT 1988 (la classification des produits dangereux, les étiquettes, les fiches de données et l’éducation et la formation à l’intention des travailleurs) sont toujours présents dans le SIMDUT 2015. Les fournisseurs sont toujours tenus d’accomplir ce qui suit :

  • communiquer les dangers par l’entremise de fiches de données de sécurité (FDS) et d’étiquettes;
  • mettre à jour les étiquettes et les FDS lorsque de nouvelles données sont communiquées;
  • divulguer tous les renseignements devant figurer sur une FDS au professionnel de la santé ou de la sécurité en cas d’urgence.

Les fournisseurs remarqueront les changements suivants : obligation de préparer et conserver de la documentation, les noms et les critères des catégories de dangers, l’apparence des étiquettes et les éléments devant figurer dans les fiches de données de sécurité. Dans moins d’un an (juin 2017), les fabricants et les importateurs devront se conformer aux exigences du SIMDUT 2015. Les distributeurs ont jusqu’au 1er juin 2018 pour s’y conformer.

Pour aider les fournisseurs dans le cadre de cette transition, Santé Canada a publié la phase I du Guide technique à l’intention des fournisseurs.

Balados

Balado: « Sun Safety at Work with Thomas Tenkate »print this article

Ce mois-ci, dans les balados de la série De la SST pour emporter!, nous avons une nouvelle entrevue avec le Dr. Thomas Tenkate du projet Sun Safety at Work et une reprise du balado « Les défis liés au vieillissement de la population active ».

 

Balado en vedette : « Sun Safety at Work with Thomas Tenkate »

 

Le Dr. Thomas Tenkate, professeur agrégé et directeur de l’École de santé au travail et de santé publique à l’Université Ryerson de Toronto, discute de l’importance de la protection solaire au travail, de l’élaboration d’un programme de protection solaire et de son projet en cours, Safety at Work Canada, avec le CCHST.

 

La durée du balado est de 7 min 11 s.

Écoutez le balado maintenant.

 

Reprise du balado:   Les défis liés au vieillissement de la population active

Le CCHST examine les enjeux relatifs au vieillissement de la main d’œuvre et les moyens mis en œuvre par les différents milieux de travail pour répondre aux besoins des travailleurs âgés.

 

La durée du balado est de 4 min 48 s.

Écoutez le balado maintenant.

 

Le CCHST produit chaque mois des balados GRATUITS conçus pour vous informer des derniers renseignements, conseils, études et avis d’experts diffusés en ce qui concerne la santé, la sécurité et le mieux-être des travailleurs canadiens. Cette collection de balados que vous pouvez télécharger et écouter au moment et à l’endroit de votre choix vous offre vraiment De la SST pour emporter!

 

Parcourez la liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode.

Mot de la fin xx

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