Comité d'action sur l'administration des tribunaux en réponse à la COVID-19
Outil de vérification : Adapter les espaces restreints des tribunaux et trouver d’autres installations
Sur cette page
- Volet 1: Recensement et atténuation des risques dans les petites salles d’audience
- Élimination et substitution
- Distanciation physique
- Mesures de contrôle d’ingénierie
- Mesures de contrôle administratives
- Masques et équipement de protection individuelle (ÉPI)
- Des mesures de santé et de sécurité qui s’accompagnent d’une responsabilisation et d’un soutien en ressources humaines
- Volet 2 : Dresser un inventaire des salles d’audience sécuritaires
- L’expérience du Nouveau-Brunswick
- Volet 3 : Trouver d’autres installations où mener les instances
- Ressources et références
Déclaration du Comité d’action
Notre comité existe afin d’appuyer les tribunaux canadiens dans leurs efforts en vue de protéger la santé et d’assurer la sécurité de tous les usagers des tribunaux dans le contexte de la COVID-19 tout en respectant les valeurs fondamentales de notre système de justice. Ces engagements qui se soutiennent mutuellement guident tous nos efforts.
AVIS : Le présent document illustre des pratiques exemplaires lorsque la situation épidémiologique et les évaluations de risques pertinentes exigent des mesures de santé publique accrues pour contrôler la propagation de la COVID-19 dans l’environnement des tribunaux. Veuillez communiquer avec les autorités locales de santé publique pour connaître les exigences actuelles, qui peuvent différer des pratiques décrites dans le présent document, et avec votre organisme de réglementation local en matière de santé et de sécurité au travail pour obtenir des conseils à jour propres au milieu de travail.
La distanciation physique est un élément clé de toute stratégie d’atténuation des risques d’une exposition à la COVID-19 en milieu judiciaire. Les petits palais de justice et les petites salles d’audience présentent des défis particuliers, car leur taille limitée réduit la mesure dans laquelle une distanciation physique suffisante peut être maintenue entre les individus. Les palais de justice et les salles d’audience du Canada varient considérablement et vont d’installations modernes de grande taille à des bâtiments historiques dont la capacité de réaménagement physique est limitée. Dans certains milieux, les palais de justice peuvent être des structures très simples, comme des roulottes ou des installations portatives dotées d’une seule pièce.
Bien que les solutions de rechange technologiques aux audiences tenues en personne offrent un moyen essentiel de réduire la pression sur les installations des tribunaux du Canada, il demeure nécessaire dans de nombreux cas que les instances se déroulent en personne. Pour offrir une justice égale et accessible aux Canadiens, il faut donc d’abord élaborer des stratégies efficaces qui assurent la sécurité de toutes les installations des tribunaux, y compris les petits palais de justice et les petites salles d’audience, et trouver des solutions de rechange dans la mesure du possible lorsque les installations existantes ne peuvent pas être utilisées de façon sécuritaire.
Le Comité d’action a mis au point cet Outil de vérification dans le but :
- de guider le personnel appelé à déterminer des adaptations de sécurité nécessaires pour maintenir les opérations dans tout petit tribunal ou salle d’audience;
- d’aider à déterminer le nombre de salles d’audience qui peuvent demeurer opérationnelles dans une administration donnée, après avoir pris en compte la distanciation physique et d’autres exigences en matière de santé et sécurité;
- d’aider à déterminer le nombre maximal de personnes que chaque salle d’audience peut accueillir en toute sécurité à un moment donné; et,
- de guider le personnel appelé à trouver d’autres installations dans la mesure du possible lorsque les espaces existants des tribunaux ne permettent pas de répondre aux besoins de la population, compte tenu des mesures de santé et de sécurité en vigueur.
L’outil de vérification se divise en trois volets. Le premier volet consiste à recenser les risques de transmission de la COVID-19 que présentent les petites installations des tribunaux, et à proposer des mesures d’atténuation de ces risques en appliquant la hiérarchie des mesures de contrôle décrite dans les Principes d’orientation en réponse à la COVID-19 pour des tribunaux sécuritaires et accessibles (HTTPS://FJA-CMF.GC.CA/COVID-19/SAFETY-FRA.HTML).
L’approche progressive d’atténuation des risques décrite dans le premier volet peut être utilisée pour mettre en œuvre des adaptations de sécurité dans les petites salles d’audience. Notamment, elle peut également être utilisée pour décider si les opérations peuvent être maintenues dans les petites installations des tribunaux et, le cas échéant, à quel niveau de densité d’occupation.
Dans l’exercice d’une diligence raisonnable et d’une intendance responsable, les mesures de contrôle sont susceptibles d’évoluer de pair avec les connaissances liées aux risques que posent la COVID-19 et à l’utilité de telles mesures pour atténuer ces risques.
Le deuxième volet illustre la façon dont la distanciation physique et d’autres considérations de santé et de sécurité peuvent être appliquées afin de dresser un inventaire complet des espaces des tribunaux utilisables dans une administration. Il relate l’expérience du Nouveau-Brunswick dont on peut tirer des pratiques exemplaires à la fois utiles et novatrices. De telles considérations et pratiques exemplaires s’avéreront utiles puisque, suivant l’évolution de la pandémie de COVID-19, il est nécessaire d’adapter les mesures de santé et de sécurité applicables aux tribunaux aux plus récentes directives de santé publique.
Enfin, le troisième volet propose des conseils pour la sélection d’autres installations, dans la mesure du possible, lorsqu’il est impossible d’adapter les espaces existants des tribunaux de manière à les rendre sécuritaires en raison de la COVID-19.
Identifier les adaptations de sécurité pour les petits palais de justice et les petites salles d’audience – et déterminer si les petites installations sont effectivement utilisables compte tenu de la distanciation physique et d’autres exigences en matière de santé et de sécurité – sont des processus qui nécessitent une étroite collaboration entre les administrateurs des tribunaux, les autorités locales de santé publique et les experts en santé et sécurité au travail. Les orientations proposées dans ce document sont destinées à compléter l’engagement nécessaire entre les membres du personnel, axé sur l’élaboration de mesures de santé et de sécurité qui répondent aux besoins uniques de leurs tribunaux et de leurs communautés.
Volet 1: Recensement et atténuation des risques dans les petites salles d’audience
Les espaces mal ventilés, clos ou bondés, les contacts rapprochés avec autrui fréquents ou prolongés, et les conversations rapprochées augmentent les risques de transmission de la COVID-19. Le fait de toucher une surface contaminée pour ensuite se toucher la bouche, le nez ou les yeux sans s’être lavé les mains peut aussi être source de transmission. Dans le contexte des tribunaux, ces activités pourraient comprendre ce qui suit :
- les contacts étroits entre personnes aux points d’entrée et de sortie des installations judiciaires;
- les interactions entre les usagers des tribunaux et le personnel de sécurité ou du greffe;
- les rassemblements dans des aires d’attente (p.ex., avant d’entrer dans certaines salles d’audience);
- les contacts rapprochés entre les personnes dans les salles d’audience, qu’elles soient assises à des endroits assignés ou qu’elles se déplacent pour interagir avec d’autres personnes, s’adresser au tribunal, s’approcher de la barre des témoins ou faire autre chose;
- les contacts rapprochés entre les personnes lorsqu’elles entrent dans une salle ou en sortent, s’approchent du juge, traversent les rangées de places assises de la tribune ou effectuent d’autres déplacements courants; et
- les contacts avec des portes, des chaises, des rampes, des tables, des éléments physiques de la barre des témoins ou d’autres surfaces communes ou fréquemment touchées.
Grâce à l’application de la hiérarchie des mesures de contrôle, ces risques pourraient être atténués comme suit :
Volet 2 : Dresser un inventaire des salles d’audience sécuritaires
Les palais de justice et les salles d’audience ne seront pas tous en mesure de soutenir les adaptations mentionnées précédemment. De plus, même après avoir appliqué ces adaptations, le maintien des activités dans les petits palais de justice et les petites salles d’audience pourrait nécessiter une réduction des niveaux d’occupation globaux afin de favoriser la distanciation physique si nécessaire. Cela réduira le volume total d’installations judiciaires utilisables dans une administration donnée.
Pour déterminer comment les procédures de rechange aux instances en personne peuvent être combinées à des mesures afin de répartir les instances nécessaires dans les locaux qui conviennent, chaque administration a dû bien comprendre l’inventaire de locaux dont elle dispose. Plus précisément, il s’est avéré essentiel de savoir quelles salles d’audience peuvent accueillir quels types d’instances une fois pris en compte la distanciation physique et les autres mesures de santé et de sécurité pertinentes. Cette analyse à l’échelle des salles d’audience aidera ensuite à déterminer les niveaux d’utilisation sécuritaire dans l’ensemble des palais de justice.
L’expérience récente du Nouveau-Brunswick dans l’élaboration d’un tel inventaire est résumée ci-dessous de manière à documenter les pratiques exemplaires susceptibles d’être utiles si d’autres adaptations s’imposent à l’avenir dans les tribunaux.
Volet 3 : Trouver d’autres installations où mener les instances
Les mesures de santé et de sécurité, dont la distanciation physique, ont pour conséquence inévitable de réduire le nombre d’espaces qui peuvent être utilisés au même moment dans les tribunaux d’une administration. Il pourrait être impossible de mener certains types de procédures, comme les procès devant jury et les procès à plusieurs parties, dans les installations existantes. Des collectivités pourraient même se trouver privées de tribunaux opérationnels, ce qui peut être à l’origine de sérieuses préoccupations en matière d’accès à la justice.
C’est pourquoi de nombreuses administrations au Canada ont décidé de déménager leurs procédures judiciaires vers des installations temporaires où le respect des mesures de santé et de sécurité était possible, notamment vers des centres de conférences, des hôtels, des églises et des complexes sportifs. En ayant recours à de telles installations, les tribunaux peuvent apporter de la stabilité aux ressources de la collectivité dont les activités normales ont été interrompues par la pandémie.
Le choix d’autres installations (ou d’installations de rechange) doit toujours dépendre de considérations d’ordre locales, y compris la faisabilité, l’épidémiologie des collectivités touchées et les besoins particuliers de ces dernières en matière d’administration de la justice. Les installations de rechange ainsi choisies devraient, à la fois :
- permettre le respect de la distanciation physique et des autres mesures de santé et de sécurité (comme celles décrites dans la première partie des Principes d’orientation en réponse à la COVID-19 pour des tribunaux sécuritaires et accessibles du Comité d’action);
- permettre de répondre aux besoins opérationnels des tribunaux, y compris ce qui touche les procédures administratives, les équipements technologiques, la sécurité et les exigences en matière de ressources humaines; et,
- être accessibles aux collectivités qu’elles servent, en ce qu’elles devraient être exemptes d’obstacles ou de fardeaux indus pour ceux qui souhaitent y accéder et qu’elles devraient se conformer aux exigences législatives en matière d’accessibilité physique.
À la lumière de ces exigences, le Comité d’action recommande que les décideurs locaux appelés à trouver d’autres installations s’inspirent des considérations clés suivantes :
- La participation des autorités locales de santé publique devrait être au cœur de toute démarche visant à trouver des installations de rechange. Ces autorités fourniront de l’information importante sur le taux d’infection de COVID-19 dans leur collectivité, les risques pour les collectivités et les besoins en soins de santé. La participation et la collaboration continues des autorités locales de santé aidera à veiller à ce que les bonnes installations soient choisies, à ce que celles-ci soient bien adaptées et exploitées et à ce que les ajustements requis pour suivre l’évolution des directives de santé publique soient mis en œuvre.
- Le choix des installations devrait toujours être le fruit d’une étroite collaboration entre les juges, les administrateurs des tribunaux et les fournisseurs des services de sécurité des tribunaux qui, ensemble, pourront fournir des points de vue opérationnels clés sur les besoins en matière d’installations.
- Les connaissances locales de ces individus devraient être mises à profit pour trouver les installations qui répondent aux besoins de leurs collectivités. Ces individus peuvent transmettre leurs précieuses connaissances au sujet des besoins et des circonstances de leur collectivité, et ils peuvent être les bonnes personnes vers qui se tourner, au besoin, pour solliciter la participation des leaders et des représentants de la collectivité. Plus précisément :
- les juges peuvent fournir des renseignements clés sur les types de procédures fréquentes dans leur collectivité, sur les besoins des parties, des accusés et des avocats, et sur toute autre exigence opérationnelle, ce qui peut inclure l’embauche de personnel sous la supervision des juges, les besoins liés à la fonction judiciaire, les considérations de sécurité et les protocoles judiciaires.
- les administrateurs locaux des tribunaux sont les mieux placés pour évaluer l’accessibilité des installations dont le choix est envisagé, notamment pour savoir si elles répondent aux besoins de la communauté, notamment en ce qui concerne les langues, les pratiques culturelles et les contacts entre les personnes. Ils sont également les mieux placés pour évaluer le caractère adéquat (ou l’adaptabilité) des installations au regard des exigences technologiques, administratives ou liées aux ressources humaines.
- les responsables de la sécurité (dont peuvent faire partie les shérifs, les policiers ou tout autre fournisseur de services de sécurité, selon le tribunal) peuvent fournir des renseignements sur les exigences de sécurité qui s’imposent pour les procédures judiciaires locales, y compris les moyens d’entrée et de sortie sécuritaires pour les juges, le personnel et les usagers du tribunal ou pour toute autre personne; les moyens de transport sécuritaires pour les détenus et les accusés qui doivent entrer dans l’installation ou en sortir; ainsi que la réglementation des entrées et des sorties et celle de la sécurité à l’intérieur ou à proximité de l’installation.
- Idéalement, ces individus devraient participer directement lorsque vient le temps de proposer, d’évaluer et de visiter des installations et d’en planifier l’adaptation. Le fait pour ces individus de collaborer et de participer, tant ensemble qu’avec les membres des collectivités et les autorités de santé et de sécurité, sert l’intérêt public, comme l’expriment les Principes fondamentaux et perspectives du Comité d’action.