Le rapport sur la santé et la sécuritéVol 17, No. 09

Sujet d'actualité

Appuyer la santé mentale des agriculteursprint this article

L'agriculture est plus qu'un simple travail pour beaucoup de personnes; c'est un mode de vie gratifiant malgré le travail physique difficile. Toutefois, il devient de plus en plus évident que les défis particuliers auxquels les agriculteurs font face quotidiennement – les longues heures de travail, l'isolement, les nombreuses incertitudes indépendantes de leur volonté – peuvent aussi avoir une incidence considérable sur leur santé mentale et leur bien-être.

Dans les fermes et les ranchs de tout le pays, les effets découlant des difficultés rencontrées se font durement sentir et peuvent entraîner de l'anxiété, des dépressions, des troubles post-traumatiques et même des suicides. Bien qu'il n'existe pas de statistiques canadiennes permettant d'évaluer l'étendue des problèmes de santé mentale chez les agriculteurs, un sondage mené par Andria Jones-Bitton, professeure à l'Université de Guelph, auprès de plus de 1 100 agriculteurs canadiens a révélé que 35 % des répondants souffraient de dépression. De plus, 58 % des répondants satisfaisaient aux critères diagnostiques de l'anxiété, et 45 % des répondants étaient beaucoup plus stressés que la population générale.

Le même sondage a révélé que 40 % des agriculteurs étaient mal à l'aise à l'idée de demander de l'aide professionnelle, principalement par crainte de ce que d'autres pourraient penser. L'image traditionnelle de l'agriculteur vaillant qui surmonte l'adversité est en effet difficile à ébranler.

Au Canada, les industries agricoles et agroalimentaires soutiennent 1 emploi sur 8 (2,3 millions de travailleurs) et contribuent pour plus de 100 milliards de dollars à l'économie du pays. Ainsi, il est judicieux de renforcer la résilience des agriculteurs pour les aider à prospérer en période d'incertitude ou de stress.

Facteurs de stress uniques

De juin 2018 à janvier 2019, le Comité permanent de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la Chambre des communes a mené une étude sur les problèmes de santé mentale auxquels les producteurs canadiens font face. Le rapport Santé mentale : une priorité pour nos agriculteurs définit de nombreux facteurs de stress qui rendent les producteurs particulièrement vulnérables aux problèmes de santé mentale.

Les agriculteurs sont en proie à de nombreuses incertitudes et doivent composer avec la pression qu'elles génèrent. Le gagne-pain des agriculteurs repose entre autres sur les conditions météorologiques, lesquelles sont complètement indépendantes de leur volonté. Les difficultés financières liées à l'exploitation d'une entreprise et la volatilité de l'économie sont des facteurs de stress importants. Les rendements incertains des cultures, les bris de machinerie, la manipulation de marchandises dangereuses et les préoccupations concernant le bien-être des animaux d'élevage sont également des facteurs de stress permanents. Les longues heures de travail sur les terres loin des gens et du soutien de la communauté peuvent mener à des sentiments d'isolement et de solitude, ce qui ajoute au stress des agriculteurs.

Soutenir les agriculteurs

Dans son rapport, le Comité s'est penché sur les initiatives en cours au Canada qui visent à aider les producteurs aux prises avec des problèmes de santé mentale, notamment les lignes d'assistance par téléphone, les consultations avec des professionnels de la santé mentale et de l'agriculture et le financement du gouvernement fédéral et des associations de producteurs agricoles.

Financement agricole Canada fournit des ressources en ligne et un outil d'évaluation dans le cadre de son programme « Cultiver la résilience ». La fondation Do More Agriculture met à l'essai un projet pilote qui offre une formation sur les premiers soins en santé mentale aux collectivités agricoles du Canada. L'Union des producteurs agricoles, en partenariat avec l'Association québécoise de prévention du suicide, a créé un réseau de sentinelles à travers le Québec; ces sentinelles interagissent souvent avec les agriculteurs et sont formées pour repérer les personnes vulnérables à la maladie mentale.

Cependant, il peut être difficile d'accéder aux ressources existantes en raison des heures de travail imprévisibles, de l'éloignement et de l'absence d'une connectivité Internet fiable. De plus, ce ne sont pas tous les professionnels de la santé qui connaissent les défis particuliers auxquels font face les travailleurs agricoles. Selon le rapport, qui fait état de dix recommandations, il faut en faire plus. Dans le rapport, le Comité suggère que le gouvernement fédéral tienne compte des répercussions que les changements réglementaires, les vérifications et les examens de la main-d'œuvre peuvent avoir sur les agriculteurs. En outre, le Comité recommande d'aider à lutter contre la violence croissante à l'endroit des travailleurs agricoles au moyen de campagnes et de stratégies de sensibilisation du public. Dans le rapport, on préconise également l'éducation et le renforcement des capacités, un plus grand nombre de lignes d'assistance, des services de santé mentale en ligne, le financement d'organismes reconnus offrant du soutien en matière de santé mentale aux agriculteurs et à leur famille, ainsi que la coordination nationale d'autres travaux de recherche visant la santé mentale des agriculteurs.

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Ressources

Conseils et outils

Lois relatives à la santé et à la sécurité au travail : droits et responsabilités à l’échelle du Canadaprint this article

Voici le deuxième d’une série d’articles Conseils et outils sur la conformité en matière de santé et de sécurité

Tous les travailleurs du Canada ont droit à un milieu de travail sécuritaire. En vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail, ou son équivalent dans les provinces et les territoires, toutes les personnes qui travaillent ou qui sont associées au lieu de travail assument la responsabilité de leur propre santé et sécurité et de celles des personnes qui les entourent.

De nombreux éléments fondamentaux des lois relatives à la santé et à la sécurité au travail, comme les droits et les responsabilités des travailleurs, les responsabilités des employeurs et des superviseurs, sont similaires dans tous les territoires et provinces du Canada. Cependant, les détails des dispositions législatives et les directives pour appliquer les lois peuvent varier d’un territoire et d’une province à l’autre.

Responsabilités de l’employeur

  • Prendre toutes les précautions raisonnables pour garantir que le milieu de travail est sécuritaire.
  • Selon la taille de l’organisation, mettre sur pied et maintenir un comité de santé et de sécurité ou aider les travailleurs à choisir au moins un représentant en matière de santé et de sécurité.
  • Former les employés sur les risques potentiels, sur la façon sécuritaire d’utiliser, de manipuler, d’entreposer et d’éliminer les matières dangereuses et sur la façon de faire face aux situations d’urgence.
  • S’assurer que les travailleurs savent comment utiliser et manipuler l’équipement correctement et en toute sécurité.
  • Veiller à ce que les travailleurs utilisent l’équipement de protection individuelle approprié.
  • Signaler immédiatement toutes les blessures graves à l’organisme gouvernemental responsable de la santé et de la sécurité au travail.
  • Établir les normes de rendement, et désigner la personne qui veillera à ce que les conditions de travail sécuritaires soient toujours respectées.

Responsabilités du gestionnaire et du superviseur

  • Veiller à ce que les travailleurs effectuent leur travail conformément aux lois et aux règlements sur la santé et la sécurité au travail.
  • Veiller à ce que les travailleurs utilisent l’équipement et/ou les appareils de protection appropriés.
  • Informer les travailleurs des dangers potentiels et réels.
  • Fournir aux travailleurs des directives écrites sur les mesures à prendre et les méthodes à suivre pour assurer leur protection.
  • Prendre toutes les précautions raisonnables, compte tenu des circonstances, pour protéger les travailleurs.

Les gestionnaires et les superviseurs agissent au nom de l’employeur et ont donc la responsabilité de s’acquitter des fonctions de l’employeur précisées par la loi pour le travail qu’ils dirigent.

Les employés ont les trois droits fondamentaux suivants :

  • Droit de refuser un travail dangereux.
  • Droit de prendre part à des activités relatives à la santé et à la sécurité au travail en participant au comité de santé et de sécurité ou en devenant représentant des employés en matière de santé et de sécurité au travail.
  • Droit de connaître, ou droit d’être informé des dangers réels et potentiels en milieu de travail.

Responsabilités des employés :

  • Respecter les lois et les règlements sur la santé et la sécurité au travail.
  • Utiliser l’équipement et les vêtements de protection personnelle prévus par l’employeur.
  • Signaler les risques et les dangers en milieu de travail au superviseur ou à l’employeur.
  • Travailler de façon sécuritaire selon les exigences de l’employeur et d’utiliser l’équipement de sécurité prévu.
  • Signaler au superviseur ou à l’employeur l’absence ou la défectuosité de tout équipement ou dispositif de protection qui peut présenter un danger.

Responsabilités gouvernementales

Les responsabilités générales des gouvernements en matière de santé et de sécurité au travail comprennent ce qui suit :

  • Mise en application des lois relatives à la santé et à la sécurité au travail.
  • Inspection des lieux de travail.
  • Enquête sur les incidents (p. ex. incidents entraînant des blessures graves ou des décès).
  • Diffusion de l’information.
  • Promotion de la formation, de l’éducation et de la recherche.
  • Résolution des conflits en matière de santé et de sécurité.

Que se passe-t-il lorsqu’un employé refuse de faire un travail dangereux?

Un employé peut refuser de faire un travail s’il croit que la situation est non sécuritaire ou dangereuse pour lui-même ou ses collègues. Lorsqu’un travailleur croit qu’il devrait exprimer son refus de travailler, voici ce qui se produit :

  • L’employé doit avertir son superviseur qu’il refuse de travailler et expliquer ce qui l’amène à croire que la situation est non sécuritaire ou dangereuse.
  • L’employé, le superviseur et un membre du comité de santé et de sécurité au travail ou un représentant des employés doivent faire enquête.
  • L’employé reprend le travail si le problème est réglé à la satisfaction de tous.
  • Si le problème n’est pas résolu, un inspecteur en santé et en sécurité mandaté par le gouvernement entre en jeu.
  • L’inspecteur mène une enquête et rend sa décision par écrit.

Exécution de la loi

En vertu de la loi, les employeurs sont responsables de la protection de la santé et de la sécurité des employés. Les inspecteurs du ministère responsable de la santé et de la sécurité de chaque province et territoire sont chargés de faire appliquer la loi. Dans certains cas graves, des accusations peuvent aussi être portées par la police ou des procureurs de la Couronne en vertu de l’article 217.1 du Code criminel du Canada (aussi appelé le « projet de loi Westray » ou « projet de loi C-45 »). Cet article impose aux employeurs et aux personnes chargées de diriger les travaux l’obligation juridique de prendre toutes les mesures raisonnables pour assurer la sécurité des employés et du public. Si ce devoir est négligé de manière « insouciante » ou téméraire et que des lésions corporelles ou des décès en découlent, une organisation ou un individu peut être accusé de négligence criminelle.

Si vous avez des préoccupations particulières sur les obligations des employeurs et des travailleurs en vertu de la réglementation, veuillez consulter les autorités locales de votre province ou territoire. 

Part 1: Understanding Worker Rights , Health and Safety Report Volume 17 Issue 6


Ressources du CCHST

Nouvelles de nos partenariats

Conférence sur la gestion novatrice des limitations fonctionnelles en milieu de travail prochainement à Toronto print this article

Le 23 octobre, la Canadian Society of Professionals in Disability Management (CSPDM) tiendra la conférence  Innovative Workplace Disability Management for Better Outcomes à Toronto. Profitez de cette occasion unique de découvrir les pratiques exemplaires en gestion des limitations fonctionnelle et d’obtenir des outils pratiques et inédits qui peuvent facilement être appliqués pour favoriser une situation d’emploi sûre et stable. 

Cette conférence s’adresse à tous les professionnels qui interagissent avec des personnes atteintes d’une maladie ou d’une blessure qui souhaitent demeurer ou revenir au travail. 

Les sujets suivants seront notamment abordés :

  • les liens entre la prévention et la gestion des limitations fonctionnelles;
  • les mesures d’adaptation et les solutions en santé mentale en milieu de travail;
  • les façons novatrices de soutenir les travailleurs atteints de maladies chroniques;
  • les partenariats avec les intervenants dans la gestion des limitations fonctionnelles;
  • la gestion des limitations fonctionnelles : perspectives internationales.

La CSPDM a pour mandat de maximiser la contribution socioéconomique des Canadiens atteints d’une maladie ou d’une blessure, ainsi que les possibilités qui s’offrent à eux en milieu de travail, en établissant et en préconisant des pratiques exemplaires en gestion des limitations fonctionnelles.

Pour vous inscrire et obtenir plus de renseignements, consultez le  site Web de la CSPDM [en anglais seulement].

Balados

Balados : « Artificial Intelligence: Managing the Positive and Negative Implications for Workers »print this article

Le balado de ce mois-ci est intitule « Artificial Intelligence: Managing the Positive and Negative Implications for Workers». Aussi, octobre est le mois de la santé sur le lieu de travail, écoutez Favoriser la santé mentale au travail.

Balado en vedette : « Artificial Intelligence: Managing the Positive and Negative Implications for Workers »

La propagation de l'intelligence artificielle dans le milieu scientifique, la société et les lieux de travail est un changement révolutionnaire qui aura de profondes répercussions non seulement sur les emplois, mais aussi sur le bien-être des travailleurs. Bill Wilkerson, président exécutif de Mental Health International, a récemment publié un rapport sur la santé mentale à l'ère de l'intelligence artificielle intitulé One Human One Not: Mental Health in the Era of Artificial Intelligence.

Dans cet épisode, Bill nous fait part de son point de vue et des conclusions du rapport, et recommande que l'intelligence artificielle soit gérée avec soin afin qu'elle ne porte pas atteinte à la santé mentale et au bien-être des travailleurs et de leur famille.

La durée du balado est de 12 min 39s. Écoutez le balado maintenant.

Reprise du balado:   Favoriser la santé mentale au travail

Le CCHST présente les étapes à suivre pour mettre en œuvre des stratégies de renforcement de la santé mentale globale au travail. De la réalisation d'une analyse des risques pour la santé mentale à la mise en œuvre des politiques, cet épisode offre des conseils pour favoriser une bonne santé mentale.

La durée du balado est de 10 min 45 s.   Écoutez le balado maintenant.


Le CCHST produit chaque mois des balados GRATUITS conçus pour vous informer des derniers renseignements, conseils, études et avis d'experts diffusés en ce qui concerne la santé, la sécurité et le mieux-être des travailleurs canadiens. Cette collection de balados que vous pouvez télécharger et écouter au moment et à l'endroit de votre choix vous offre vraiment De la SST pour emporter!

Parcourez la liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode. Écoutez sur Spotify.

Mot de la fin xx

La prévention du harcèlement et de la violence commence par la courtoisie et le respectprint this article

Le manque de courtoisie et de respect est souvent à l’origine de la violence, du harcèlement et de l’intimidation en milieu de travail. Comment favoriser un milieu de travail courtois et sain et en faire une priorité avant que ne s’installe une culture toxique remplie de rancœur, d’impolitesse et de violence?

Un élément essentiel de tout milieu de travail sain est un programme de prévention de la violence en milieu de travail qui décrit les mesures préventives contre toutes les formes de harcèlement et de violence, notamment de nature sexuelle, familiale et en milieu de travail. Qu’elles soient dictées par la loi ou motivées par le désir d’agir correctement, les politiques et les procédures doivent être complètes, appuyées par la direction et caractérisées par un environnement qui valorise le respect, la considération et le professionnalisme.

Votre participation à cet atelier pratique d’une journée créé par le CCHST vous permettra d’acquérir des connaissances pratiques et de repartir avec des outils qui vous permettront de prendre des mesures pour réduire au minimum le risque de harcèlement et de violence dans votre milieu de travail. Des séances auront lieu le 18 novembre et le 14 janvier à Mississauga, en Ontario.

Pour en savoir davantage et vous inscrire 

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