Le rapport sur la santé et la sécuritéVol 22, No. 02

Le mois prochain, des millions de personnes à travers le Canada avanceront l’horloge d’une heure. Si les soirées plus lumineuses qui résultent de ce changement d’heure sont généralement bien accueillies, l’heure de clarté supplémentaire peut aussi se traduire par une perte : une heure de sommeil pour être exact.

L’heure avancée, qui dure jusqu’en novembre, fait l’objet d’un débat d’un bout à l’autre du pays. En avançant l’heure, les Canadiens peuvent profiter d’une clarté qui se prolonge tard dans la soirée, mais même avec cette lumière supplémentaire, le changement d’heure peut aussi présenter des risques, notamment la perte de sommeil, la fatigue chez les travailleurs et l’augmentation des blessures.

En fait, le lundi qui suit le changement d’heure, aussi appelé le « lundi somnolent » (Sleepy Monday) a non seulement un impact sur notre sommeil pendant une nuit, mais selon l’organisme Sleep Foundation, certaines personnes ne s’habituent jamais complètement à l’heure avancée. Ce « désalignement circadien » est une modification du rythme circadien; ce sont les changements physiques, mentaux et comportementaux que le corps subit au cours d’un cycle de 24 heures. Ce désalignement peut s’avérer grave lorsqu’il est combiné au « décalage horaire social », c’est-à-dire aux exigences des lieux communs, comme le travail ou l’école, qui prennent le pas sur une nuit de sommeil complète. Le décalage horaire social est corrélé à des risques élevés de problèmes de santé tels que l’obésité, la dépression et les maladies cardiovasculaires.

S’ajuster à un nouveau rythme

Il est normal que les effets de l’heure avancée s’estompent après quelques semaines, mais entre-temps, il existe diverses façons d’aider les travailleurs à s’adapter au changement.

Tout d’abord, rappelez-leur le changement à venir par courriel, lors d’une réunion ou au moyen d’un avis affiché sur le babillard ou dans la salle à manger. Il est possible qu’ils l’aient déjà inscrit à leur agenda, mais un rappel amical supplémentaire peut s’avérer très utile, surtout s’il donne aux travailleurs le temps de se préparer.

La préparation peut revêtir de nombreuses formes, comme la mise en place ou le maintien d’une routine cohérente. Encouragez les travailleurs à se fixer une heure de coucher et de lever constante, même lorsqu’ils ne travaillent pas, par exemple, la fin de semaine. Avant l’arrivée de l’heure avancée, informez les travailleurs du nombre d’heures de sommeil idéal : un minimum de sept heures est recommandé. La préparation peut également consister à prévoir une heure d’arrivée variable, en particulier le lundi suivant le changement d’heure.

Vous pouvez aussi fournir des renseignements sur la bonne hygiène du sommeil, en suggérant des moyens pour améliorer le sommeil, par exemple, éviter de consommer de l’alcool ou de trop manger avant le coucher. On peut également éviter d’utiliser son téléphone intelligent avant de se coucher. Ces conseils peuvent s’avérer particulièrement utiles pour les travailleurs de quarts qui ont des horaires variés, tant pour le travail que pour les heures de repas.

Pour aider les travailleurs à s’adapter, encouragez les activités de plein air. Le temps passé à l’extérieur aide à réguler le rythme circadien du corps, et l’exposition au soleil peut redonner de l’énergie. Songez, si cela est possible, à promouvoir la marche à l’heure du repas du midi ou la tenue de réunions en marchant. Non seulement la lumière naturelle sera bénéfique, mais l’activation du corps peut aussi revigorer l’esprit.

Il est temps de modifier les mesures de sécurité

L’heure avancée n’a pas seulement des répercussions sur les horaires de sommeil, mais également sur la journée de travail. Pour réduire les risques en milieu de travail, reportez si possible dans la semaine les travaux susceptibles d’être dangereux. Ce report donne aux travailleurs plus de temps pour s’adapter à leur horaire de sommeil, de sorte qu’ils seront mieux reposés pour effectuer le travail.

De plus, les employeurs peuvent prendre des mesures de sécurité supplémentaires les jours suivant le passage à l’heure avancée. Par exemple, des responsables de la sécurité additionnels peuvent être désignés, en particulier pour les travaux qui nécessitent l’utilisation d’équipements lourds comme des grues ou des chariots élévateurs à fourche, ou pour les personnes qui travaillent avec des machines.

Enfin, les employeurs peuvent profiter de l’heure d’été pour se rappeler d’être attentifs aux horaires des travailleurs, en s’assurant qu’ils prennent des pauses et qu’ils trouvent le sommeil dont ils ont besoin pour rester alertes et en sécurité au travail, et ce, non seulement en mars, mais tout au long de l’année.

Ressources :

• Fatigue, CCHST
• Circadian Rhythms, National Institute of General Medical Sciences (en anglais)
• Position de la Société canadienne du sommeil sur l’utilisation de l’heure avancée (DST), Société canadienne du sommeil
• Changing to Daylight Saving Time Cuts into Sleep and Increases Workplace Injuries, American Psychological Association (en anglais)

Pour assurer la santé et la sécurité de tous lors de déplacements à des fins professionnelles, ces ressources gratuites peuvent vous aider :

• Diffusez cette infographie sur les risques liés aux déplacements professionnels et les conseils pour protéger vos travailleurs.
• Téléchargez ces fiches-conseils de santé et sécurité intitulées Santé et sécurité en voyage – considérations en matière de voyages professionnels et Analyse des questions de sécurité pendant les déplacements liés au travail.
• Suivez le cours en ligne Enjeux relatifs aux déplacements liés au travail pour connaître les risques pour la santé et la sécurité associés au travail à l’extérieur du Canada et la façon d’identifier et de contrôler ces risques.

Ces ressources ont été élaborées en partenariat avec l’Agence de santé publique du Canada. Découvrez toutes les ressources sur la santé et la sécurité.

Balado en vedette : « Musculoskeletal Disorders and Mental Health »

Les troubles musculosquelettiques, aussi appelés TMS, ne sont pas seulement un problème ergonomique. Des facteurs psychosociaux, comme le stress, l’insatisfaction au travail et le sentiment de ne pas être soutenu peuvent aussi avoir une incidence sur votre charge de travail et votre rythme de travail, ce qui peut accroître le risque de TMS ou d’atteinte à la santé mentale. En comprenant la relation entre les blessures physiques et mentales, les milieux de travail peuvent prendre des mesures permettant d’assurer l’évaluation et la prévention de ces blessures.  

Heather O’Reilly (née Johnston), Ph. D., de l’Université McMaster explique le lien entre les troubles musculosquelettiques et les facteurs psychosociaux, et ce que les milieux de travail peuvent faire pour limiter les risques de blessures.  

Écoutez le balado maintenant.

Reprise du balado : Prenez position contre les risques ergonomiques

La prévention des blessures ergonomiques commence par la détermination des dangers et des facteurs de risque. Voici ce qu'il faut surveiller lorsqu'il s'agit de se tenir au travail.

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Les lieux de travail jouent un rôle essentiel dans le soutien des travailleurs face aux défis posés par les changements climatiques. Ces défis peuvent comprendre des perturbations opérationnelles, des risques accrus pour la santé physique comme le stress et des problèmes de santé mentale comme l’écoanxiété, qui peuvent mener à la dépression et à l’insomnie.

Pour relever ces défis, les milieux de travail peuvent prendre des mesures proactives, en commençant par recenser les dangers et évaluer les risques sous l’angle des changements climatiques. Cette infographie décrit les étapes subséquentes, des répercussions sur les travailleurs et les lieux de travail, et des mesures de soutien pratiques pour aider à protéger la santé mentale et physique des travailleurs.

Communiquez cette infographie pour aider à créer un environnement où les préoccupations relatives aux changements climatiques sont entendues et prises en compte.

Êtes-vous à la recherche de conseils pratiques pour mettre en place des programmes de santé mentale et de sécurité dans votre organisation? Apprenez-en davantage sur notre webinaire gratuit qui aura lieu le 6 mars et inscrivez-vous dès aujourd’hui.

Au-delà de l’évaluation : reconnaître, analyser, maîtriser et évaluer

Mary Ann Baynton de Stratégies en milieu de travail sur la santé mentale se joint au CCHST pour nous parler des mesures de prévention et du lien entre la santé mentale et l’inclusion, la diversité et l’équité.

L’application d’une approche tenant compte de l’intersectionnalité facilitera l’évaluation des répercussions possibles et vous permettra de cerner les risques et les difficultés potentielles pour votre main-d’œuvre diversifiée.

Présentation de 45 minutes suivie d'une période de questions et réponses de 15 minutes.

Des services d’interprétation audio en français seront offerts.

Mercredi 6 mars 2024

11 h (HE) |1 heure

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La Journée de sensibilisation aux lésions attribuables au travail répétitif approche à grands pas. En tant que seule journée « non répétitive » de l’année, le 29 février est la date idéale pour sensibiliser la population à ces blessures douloureuses.

Les microtraumatismes répétés se développent avec le temps et touchent les tendons, les muscles, les nerfs et les articulations du cou, du haut et du bas du dos, de la poitrine, des épaules, des bras et des mains. La prévention commence par la connaissance des signes et des symptômes, dont la douleur, la rougeur, l’enflure, les raideurs articulaires, les picotements ou l’engourdissement.

Visitez notre page Web sur la Journée de sensibilisation aux LATR pour télécharger des ressources gratuites comme des affiches, des infographies et des cartes de médias sociaux afin de soutenir les efforts de prévention dans votre milieu de travail.