Le rapport sur la santé et la sécuritéVol. 22, No. 11

Comme les changements climatiques entraînent des phénomènes météorologiques de plus en plus graves et fréquents, les milieux de travail au Canada doivent faire face à des risques croissants liés aux inondations, aux feux de forêt, aux vagues de chaleur et aux tempêtes. Par conséquent, les employeurs doivent être proactifs en matière de préparation aux situations d’urgence afin d’atténuer les risques, de protéger les vies et de réduire au minimum les perturbations opérationnelles. Voici quelques mesures essentielles qui peuvent aider les milieux de travail à faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes de manière sûre et efficace.

Évaluer les risques et élaborer un plan

Une évaluation complète permet aux employeurs de déterminer les répercussions que les phénomènes météorologiques peuvent avoir sur leur plan d’intervention d’urgence et d’élaborer une intervention appropriée. Les employeurs doivent tenir compte des vulnérabilités particulières des employés, notamment les personnes travaillant à l’extérieur et les personnes handicapées ou ayant des problèmes de mobilité, qui pourraient avoir besoin d’un soutien supplémentaire en cas d’urgence.

Après avoir recensé les dangers et évalué les répercussions des risques, les employeurs doivent élaborer un plan d’intervention d’urgence détaillé qui indique les mesures à prendre en cas d’événements climatiques. Ce plan doit comprendre des procédures claires en ce qui concerne les protocoles de communication ou les interventions en cas d’événements extrêmes comme l’évacuation ou la nécessité de se mettre à l’abri sur place. Le plan doit être adapté aux dangers propres au lieu de travail et indiquer comment le milieu de travail réagira, notamment les étapes que les travailleurs doivent suivre et à quel moment, qui communiquera ces étapes et qui sera le responsable pendant l’intervention.

Responsabilités de l’employeur : état de préparation et communication

Les employeurs ont la responsabilité juridique de fournir un environnement de travail sûr. Au quotidien, il s’agit de s’assurer que les voies d’évacuation sont dégagées et de fournir des fournitures d’urgence comme de l’équipement spécialisé, des trousses de premiers soins et des lampes de poche. Les employeurs doivent également déterminer s’ils doivent fournir des produits de première nécessité comme l’eau potable en cas de mise à l’abri sur place.

Une communication efficace est essentielle en cas d’urgence météorologique. Environnement et Changement climatique Canada recommande aux employeurs d’utiliser plusieurs canaux, soit le téléphone, le courriel et les alertes par message texte, pour tenir les travailleurs informés en temps réel. En cas de panne de services téléphoniques ou Internet, les employeurs voudront sans doute également afficher des avis dans le lieu de travail ou mettre en place un protocole permettant aux gestionnaires d’informer les travailleurs en personne. Un coordonnateur d’urgence sera désigné pour superviser les communications en cas d’urgence.

Responsabilités du travailleur : rester informé et prêt à agir

Les travailleurs jouent également un rôle crucial dans la préparation aux situations d’urgence sur le lieu de travail. Ils doivent connaître le plan d’intervention d’urgence de l’entreprise et participer activement aux exercices d’urgence et de formation. Les travailleurs doivent également connaître les sorties les plus proches, les parcours d’évacuation et l’emplacement de l’équipement d’urgence. Il est conseillé aux travailleurs de se tenir au courant des prévisions météorologiques, en particulier s’ils travaillent à l’extérieur, et d’utiliser les alertes météorologiques et les rapports sur la qualité de l’air d’Environnement Canada pour adapter leurs activités, s’il y a lieu.

Le fait de connaître le plan d’intervention d’urgence permet aux travailleurs de réagir rapidement en cas d’urgence réelle, qu’il s’agisse d’évacuer, de se mettre à l’abri ou d’aider des collègues en cas de besoin. La connaissance de la situation est essentielle : il faut surveiller l’évolution des conditions et être prêt à agir si nécessaire.

Il faut également être attentif aux conditions locales. Si des ordres d’évacuation ou de mise à l’abri ont été donnés par les autorités locales, les employeurs doivent permettre aux travailleurs d’arrêter de travailler et de se mettre à l’abri.

Conseils en cas de phénomènes météorologiques extrêmes

1. Vagues de chaleur : Prévoyez des postes d’hydratation, des aires de repos ombragées, des installations de rafraîchissement et encouragez les personnes qui travaillent à l’extérieur à prendre régulièrement des pauses. Les travailleurs doivent porter des vêtements légers et respirants et se surveiller mutuellement pour détecter tout signe d’épuisement dû à la chaleur. Faites part de vos préoccupations à votre superviseur.
2. Inondations : Dans les zones inondables, désignez les parcours d’évacuation et assurez l’étanchéité de l’entreposage de l’équipement essentiel. Informez les travailleurs qu’ils ne doivent pas marcher ou conduire dans les eaux de crue.
3. Feux de forêt : Lorsque les feux de forêt affectent la qualité de l’air, maintenez les systèmes de ventilation en état de fonctionnement. Surveillez la situation si l’incendie fait rage dans votre région. Pour assurer la sécurité des travailleurs, limitez le temps qu’ils passent à l’extérieur, vérifiez la qualité de l’air et modifiez les activités s’il y a lieu. Au besoin, envisagez d’utiliser des respirateurs N95.
4. Tempêtes : Indiquez les zones de mise à l’abri sur place dans les bâtiments en cas de phénomènes météorologiques violents. Les travailleurs doivent éviter de se tenir près des fenêtres et doivent savoir où sont stockées les fournitures d’urgence.

Reprise et analyse après événement

Après un phénomène météorologique extrême, le milieu de travail doit faire un bilan visant à évaluer l’intervention d’urgence. Ce sera l’occasion de déterminer les mesures qui ont été efficaces et les points à améliorer ainsi que toute formation ou ressource nécessaire qui doit faire partie du plan d’intervention d’urgence.

Il est également essentiel de tenir compte du bien-être du personnel après un événement météorologique traumatisant. Dans la mesure du possible, il faut donner aux travailleurs l’accès à des ressources en matière de santé mentale, à du counseling et à des groupes de soutien, car nombre d’entre eux peuvent souffrir de stress ou d’anxiété, ce qui peut avoir des répercussions sur leur rendement et leur moral.

Avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes liés aux changements climatiques, les milieux de travail canadiens doivent être prêts à protéger les travailleurs, les biens et les activités. Une planification, une communication et une formation efficaces peuvent réduire au minimum les risques, aider les travailleurs à se sentir protégés et favoriser un milieu de travail capable de surmonter les difficultés que posent les changements climatiques.

Ressources

• Changements climatiques : répercussions sur le milieu de travail – Guide, CCHST
• Suivi des alertes de temps violent, Environnement et Changement climatique Canada
• Emergency Response Planning, WorkSafeBC (en anglais seulement)
• Fiche d’information Changement climatique, CCHST
• Fiche d’information Danger et risque – Évaluation des risques, CCOHS
• Préparez-vous, Gouvernement du Canada

La gestion proactive des risques sur le lieu de travail est un élément clé de tout programme efficace de santé et de sécurité. C’est là qu’une évaluation des risques peut être utile.  

Une évaluation des risques permet d’identifier, d’évaluer et de hiérarchiser les dangers associés à une activité, à une tâche ou à un emploi spécifique. Elle vous aide également à élaborer un plan pratique pour éliminer les risques sur le lieu de travail, lorsque possible, et pour mettre en place des précautions qui réduisent le risque de préjudice. Les étapes ci-après vous guident dans la réalisation d’une évaluation approfondie des risques.  

• Constituer une équipe d’évaluation des risques. Veillez à inclure des personnes qui connaissent bien votre lieu de travail et les méthodes d’évaluation des risques, comme les superviseurs, les travailleurs et les membres ou représentants du comité de santé et de sécurité. 
• Sélectionner le travail ou le processus à évaluer. Idéalement, des évaluations des risques devraient être effectuées pour tous les rôles et processus sur votre lieu de travail. Toutefois, compte tenu des contraintes de temps et de ressources, il convient de commencer par les travaux potentiellement les plus dangereux. 
• Décomposer le travail ou le processus en tâches. Dresser la carte de chaque tâche nécessaire à l’accomplissement d’un travail dans un ordre séquentiel. La division d’un travail en tâches individuelles peut aider à mettre en évidence les risques éventuels qui pourraient survenir au cours de l’exécution du travail. 
• Identifier les risques liés à chaque tâche. Pour chaque tâche, dresser la liste des dangers possibles et des préjudices potentiels pour les travailleurs. Poser des questions, comme « Une partie du corps peut-elle se coincer dans une machine ? » « Une exposition aux produits chimiques peut-elle se produire? » « Faut-il entrer dans un espace confiné? » Cela vous permettra de vous assurer que vous avez pris en considération toutes les issues possibles. 
• Évaluer le niveau de risque. Pour chaque danger identifié, déterminer la probabilité qu’il cause un préjudice ainsi que la gravité potentielle de ce préjudice. Cela permettra d’établir un ordre de priorité pour les risques à traiter en premier. Utiliser une méthode adaptée à votre lieu de travail pour évaluer les risques. L’utilisation d’une matrice d’évaluation des risques est une méthode qui peut aider à déterminer quels sont les dangers les plus graves. 
• Contrôler le risque associé à chaque danger. La meilleure approche consiste à éliminer complètement le danger, ce qui cadre avec le modèle de réduction des risques connu sous le nom de hiérarchie des mesures de contrôle. S’il est impossible d’éliminer le danger, celui-ci devrait être remplacé par des alternatives plus sûres et des mesures d’ingénierie devraient être utilisées. Les mesures administratives complètent les mesures plus efficaces et de l’équipement de protection individuelle peut être utilisé lorsque les autres mesures de contrôle sont inadéquates ou impossibles. La superposition de plusieurs mesures de contrôle est également un bon moyen de réduire davantage les risques. 
• Évaluer l’efficacité des mesures de contrôle. Mettre en place un processus de suivi de chaque mesure de contrôle mise en œuvre afin de vous assurer qu’elle est efficace et qu’elle fonctionne comme prévu. S’assurer que de nouveaux risques n’ont pas été créés et que les procédures requises sont respectées. Demander aux travailleurs de vous faire part de leurs préoccupations et apporter les améliorations nécessaires. 
• Communiquer les résultats. Sensibiliser les travailleurs aux risques possibles de leur travail et aux mesures de contrôle mises en place pour les protéger. Partager les évaluations des risques avec les travailleurs et envisager de les afficher à un endroit facilement accessible, par exemple sur un tableau d’affichage ou sur l’intranet. 
• Évaluer la nécessité de répéter les évaluations. Dans le cadre du processus d’évaluation des mesures de contrôle, il convient de déterminer quand l’évaluation des risques doit être répétée. Cela peut s’avérer nécessaire lors de la création d’un nouvel emploi, de la modification d’un emploi existant ou de la mise en place d’un nouvel équipement ou d’un nouveau processus. La santé et la sécurité sont un processus d’amélioration continue, il faut donc être prêt à les réévaluer si nécessaire.  

Ressources du CCHST  

• Évaluations des risques : Fondements et applications pratiques, manuel 
• Danger et risque – Évaluation des risques, fiche d’information 
• Danger et risque – Hiérarchie des mesures de contrôle, fiche d’information 
• Maîtrise des risques, infographie 

Les épisodes de notre balado vous permettent de demeurer au courant des questions touchant la santé, la sécurité et le bien-être au Canada. 

Balado en vedette : Prévenir les glissades, trébuchements et chutes grâce à une bonne tenue des locaux de travail 

La bonne tenue des locaux de travail peut sembler un concept simple, mais elle n’est pas toujours reconnue à sa juste valeur. Découvrez comment une tenue efficace des locaux peut réduire le risque de glissades, de trébuchements et de chutes, qui sont à l’origine de blessures entraînant une absence au travail parmi les plus courantes. 

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Reprise du Balado : Sélection des meilleurs conseils de voyage  

Peu importe la saison ou la destination, la sécurité devrait toujours être au cœur de vos plans de voyage. De la planification à la préparation, en passant par les précautions à prendre dans les hôtels et les procédures de communication, nous passerons en revue des conseils pertinents et pratiques pour que vous puissiez voyager en toute sécurité tout en demeurant en santé.  

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Parcourez la liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode. Écoutez sur Spotify. 

Est-ce que vous ou quelqu’un que vous connaissez possédez une petite entreprise? Confrontées à de nombreuses priorités concurrentes, bien des petites et moyennes entreprises n’ont souvent pas de temps ou de ressources à consacrer à la santé et à la sécurité. C’est là qu’intervient notre Portail pour la sécurité en entreprise.  

Le Portail offre une solution accessible, adaptable et peu coûteuse permettant aux propriétaires d’entreprises de comprendre et de respecter leurs obligations juridiques en matière de protection des travailleurs contre les blessures au travail et les maladies professionnelles. 

Il offre aux entreprises des conseils en matière de santé et de sécurité spécifiques à leur secteur d’activité et à leur emplacement, ainsi que des modèles et des listes de vérification pour les aider à repérer les dangers, à évaluer les risques pour leurs travailleurs et à élaborer des politiques et des programmes pour les protéger. 

Le Portail propose également des cours en ligne, des manuels pratiques, des fiches d’information et un classeur numérique pour conserver, mettre à jour et diffuser des documents importants, tels que des plans de santé et de sécurité, des certificats de formation et des dossiers d’inspections.   

Passez moins de temps à chercher des renseignements sur vos responsabilités en tant qu’employeur, et plus de temps à maintenir votre organisation à jour concernant les politiques, les programmes et les formations efficaces en matière de santé et de sécurité.  Des abonnements annuels sont offerts à partir de 100 $.   

Informez-vous davantage au sujet du Portail pour la sécurité en entreprise.  

Nous acceptons les candidatures pour la bourse d’études Dick Martin. Le concours est ouvert à tout étudiant inscrit, soit à temps plein, soit à temps partiel, à un cours ou un programme dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail dans un collège agréé ou une université reconnue au Canada qui mène vers l’obtention d’un certificat, d’un diplôme ou d’un grade en santé et sécurité au travail. 

Deux étudiants recevront un prix de 3 000 $ (et leurs établissements d’enseignement recevront un prix de 500 $). Pour poser leur candidature, les étudiants doivent remplir une demande en ligne et envoyer une lettre de présentation décrivant leurs aspirations liées à la poursuite d’une carrière dans le domaine de la santé et de la sécurité. 

• Composition sur la prévention : Choisissez un danger à haut risque en milieu de travail. Comment feriez-vous pour résoudre la situation et favoriser la sensibilisation envers ce problème? 

• Composition technique : Procédez à des recherches sur un danger ou un risque existant ou émergent (peut comprendre comment reconnaître, évaluer et maîtriser les risques). 

Les demandes sont ouvertes jusqu’à 23 h 59 HNE, le 31 janvier 2025. Les règles, critères et autres directives concernant les bourses d’études sont disponibles sur le site Web du CCHST. Le nom des gagnants sera annoncé au début du printemps 2025. 

Votre milieu de travail est-il prêt pour l’avenir de la santé et de la sécurité? En plus de bénéficier des perspectives uniques d’experts sur les enjeux les plus récents en matière de santé et de sécurité, voici quelques raisons pour lesquelles vous ne devez pas rater le Forum 2025 du CCHST : Le monde du travail en constante évolution. 

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Inscrivez-vous d’ici le 14 février 2025, pour profiter du tarif réduit de l’inscription hâtive (économies de 100 $). Des tarifs spéciaux pour les membres du CCHST et aux étudiants sont également disponibles. De plus, si vous réservez avant le 28 avril 2025 une chambre à l’hôtel qui accueillera l’événement, le Sheraton Suites Calgary Eau Claire, le tarif préférentiel pour les participants du forum s’appliquera (un nombre limité de chambres est disponible).  

Pour en savoir plus et pour consulter les plus récentes mises à jour, visitez le site www.cchst.ca/forum. 

Les températures chutent et l’hiver se profile à l’horizon dans une grande partie du Canada, et il ne suffit pas de s’emmitoufler dans plusieurs couches de vêtements pour travailler en toute sécurité dans le froid. Aidez les travailleurs à rester en sécurité lorsqu’ils travailleront à l’extérieur cet hiver grâce à ces ressources gratuites du CCHST.  

Fiches d’information 

• Exposition au froid - Travailler au froid
• Exposition au froid – Généralités 
• Exposition au froid - Effets sur la santé et premiers soins
• Travail sur un plan d'eau couvert de glace ou à proximité 

Documents infographiques 

• Infographie sur le travail au froid  

Balados 

• Travaillez au froid en sécurité 
• Pour ne plus avoir froid aux pieds : comment rester au chaud et en sécurité lorsqu’on travaille dehors