Le rapport sur la santé et la sécuritéVol 23, Issue 01

Les personnes en ménopause sont de plus en plus à l’aise de parler de leurs besoins. Les milieux de travail canadiens ont tout à gagner à être à l’écoute.. 

Qu’est-ce que la ménopause? 

La ménopause est un processus biologique naturel qui marque la fin des menstruations, généralement entre 45 et 55 ans (au Canada, elle survient en moyenne vers 51 ans). Les changements hormonaux peuvent s’accompagner de divers symptômes, notamment des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des changements d’humeur, des troubles du sommeil et des problèmes cognitifs comme des trous de mémoire et des difficultés à se concentrer. Les symptômes varient en intensité et en durée d’une personne à l’autre, mais ils peuvent avoir des conséquences importantes sur les activités quotidiennes, y compris les tâches professionnelles. 

Pourquoi la ménopause est-elle un problème en milieu de travail? 

La ménopause se produit par stades, la périménopause (ou « transition vers la ménopause ») commençant de huit à dix ans avant la fin de menstruations. Un rapport récent de la Fondation canadienne de la ménopause a souligné que les symptômes non pris en charge pourraient coûter environ 3,5 milliards de dollars par année à l’économie canadienne en raison de la perte de productivité et de l’augmentation des dépenses de santé. Ce sont souvent les personnes en ménopause qui en subissent les conséquences, en faisant face à des interruptions de carrière et à une instabilité financière. 

Malgré la prévalence et les répercussions de la ménopause, celle-ci demeure un sujet tabou dans de nombreux milieux de travail. De nombreuses personnes se sentent mal à l’aise de parler de leur expérience à leur employeur ou à leurs collègues, craignant d’être stigmatisées ou de ne pas être comprises. Des mesures d’adaptation et un soutien inadéquats peuvent faire en sorte que les personnes aient du mal à concilier leur santé et les exigences professionnelles, ce qui se traduit par une baisse de rendement, de l’absentéisme, voire une retraite anticipée, et a des répercussions générales quant à l’équité entre les sexes en milieu de travail. 

Difficultés pour lesles personnes en ménopause 

La ménopause peut avoir une incidence directe sur le travail. Des symptômes comme les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes peuvent entraîner de la fatigue qui nuit à la concentration et à la productivité. Les changements d’humeur et les trous de mémoire peuvent créer des problèmes de communication ou entraver la prise de décisions. Les symptômes physiques, notamment les douleurs articulaires ou les migraines, peuvent limiter la mobilité et l’endurance pendant les longues journées de travail. 

Les milieux de travail peuvent, par inadvertance, aggraver ces difficultés. Les bureaux ouverts où il est difficile de modifier la température, les horaires rigides et les environnements très stressants peuvent aggraver les symptômes et empêcher   les personnes en ménopause de donner le meilleur d’elles-mêmes. Ces obstacles ne touchent pas seulement les personnes, mais contribuent également à une culture organisationnelle qui peut aliéner une partie importante de la main-d’œuvre. 

Comment créer un environnement favorable 

Le traitement de la ménopause en tant que problème en milieu de travail n’est pas seulement éthique, c’est aussi pratique. En mettant en œuvre les mesures de soutien qui suivent, les organisations peuvent améliorer le maintien en poste des personnes concernées, accroître la productivité et favoriser la création d’un environnement plus inclusif. 

• Normaliser le fait d’en parler 
  Il est essentiel de briser le silence concernant la ménopause. Les employeurs peuvent encourager les conversations ouvertes afin de réduire la stigmatisation et de favoriser la compréhension. Le fait de fournir des ressources éducatives et de la formation à tous les travailleurs, et pas seulement aux personnes en ménopause, peut aider à normaliser les discussions et permettre à tous de comprendre les répercussions de la ménopause.  

• Proposer des régimes de travail souples  
  Des horaires de travail souples ou des possibilités de travail à distance peuvent faire une grande différence pour les travailleuses en période de ménopause. Celles-ci peuvent gérer leurs symptômes, se rendre à des rendez-vous médicaux ou adapter leur emploi du temps en fonction de leur fatigue ou de leur inconfort, ce qui peut réduire le stress et améliorer la satisfaction au travail. 

• Fournir les bons avantages 
  Les organisations devraient offrir une couverture pour les services de santé associés au traitement de la ménopause, comme le traitement hormonal substitutif ou le counseling. Elles peuvent aussi soutenir la santé physique et mentale du personnel en donnant accès à des programmes de mieux-être, comme des séances de yoga ou de pleine conscience. 

• Créer un environnement de travail confortable 
  Pour aider à soulager l’inconfort physique, les organisations peuvent fournir l’accès à des ventilateurs, permettre la modification de la température dans les espaces de travail personnels et prévoir des salles calmes où les travailleurs peuvent se reposer ou récupérer. Ces mesures indiquent que l’organisation accorde de l’importance au bien-être des travailleurs. 

• Élaborer des politiques de soutien 
  Les organisations peuvent établir des politiques qui reconnaissent la ménopause comme un problème en milieu de travail. Elles peuvent décrire les mesures d’adaptation offertes aux travailleuses en ménopause et fournir des orientations claires aux gestionnaires.  

• Former les gestionnaires et les superviseurs 
  Les gestionnaires jouent un rôle essentiel dans la création d’un environnement favorable. Il convient de leur fournir les connaissances et les compétences nécessaires pour aider les personnes en période de ménopause, en veillant à ce qu’ils engagent les conversations avec empathie et à ce qu’ils proposent des mesures d’adaptation appropriées.  

L’investissement dans des politiques et des pratiques favorables aux personnes en ménopause profite à tous. Les travailleurs qui se sentent soutenus sont plus susceptibles de demeurer mobilisés et productifs. La prise en compte de ce sujet en milieu de travail soutient également les efforts d’inclusion en général en permettant aux personnes en ménopause de continuer à s’épanouir dans leur carrière. 

À mesure que la ménopause sera mieux connue et que de plus en plus d’organisations mettront en œuvre des mesures de soutien, la ménopause ne devrait plus être considérée comme un obstacle, mais plutôt comme une phase naturelle de la vie qui peut être couramment prise en compte en milieu de travail.  

Ressources 

• La ménopause en milieu de travail, CCHST
• Informations sur la ménopause, gouvernement du Canada
• Ménopause et vie professionnelle au Canada, Fondation canadienne de la ménopause 

Les travailleurs qui tombent d’une grande hauteur, comme d’un toit, d’une grue ou d’une plateforme élevée, doivent immédiatement être secourus, surtout s’ils sont suspendus dans un harnais antichute, ce qui peut entraîner un traumatisme de suspension. Pour accélérer le sauvetage, les milieux de travail peuvent élaborer un plan d’intervention qui couvre tous les scénarios possibles, y compris ce qu’il faut faire si un travailleur est blessé lors d’une chute, s’il est inconscient ou s’il est victime d’une urgence médicale.  

Ces étapes peuvent vous aider à élaborer un plan de sauvetage d’urgence efficace en cas de chute de hauteur.  

• Rôles pendant l’urgence : Identifier les personnes chargées du sauvetage et définir leurs rôles et responsabilités précises pendant l’opération. 
• Formation : Décrire les exigences en matière de formation pour l’équipe de sauvetage et les personnes travaillant en hauteur. 
• Équipement : Dresser la liste des équipements de sauvetage d’urgence et des fournitures de premiers soins qui doivent se trouver sur place.
• Premiers soins : Identifier les secouristes qui travaillent sur place et fournir leurs coordonnées. 
• Équipement de protection : Déterminer l’équipement de protection individuelle dont les sauveteurs auront besoin au cours de l’opération de sauvetage.  
• Plan de sauvetage : Indiquer comment le sauvetage sera amorcé ainsi que le système de communication utilisé. Inclure des procédures pour ce qui suit : 
   
  • Le dégagement et la sécurisation des zones de travail qui ne sont pas sécuritaires ou qui risquent d’entraver une opération de sauvetage.
  • Les sauvetages à l’aide d’une corde ou d’une échelle, les lignes de récupération, l’autosauvetage et l’emplacement des points d’ancrage.
  • L’utilisation d’équipements mobiles motorisés, de systèmes de levage mécaniques ou de dispositifs d’élévation qui peuvent être nécessaires. 
  • L’administration des premiers soins et des soins médicaux aux travailleurs secourus ou blessés, y compris leur transport à l’hôpital. 
• Sorties de secours : Identifier toutes les sorties de secours et les voies d’accès au lieu de travail, y compris le toit et la zone de travail.
• Contacts en cas d’urgence : Fournir les coordonnées des services locaux d’urgence médicale et d’incendie. Il est toutefois à noter que le simple fait d’appeler les services d’urgence locaux ne constitue pas un plan de sauvetage suffisant. 
• Communiquez votre plan : Communiquez le plan aux gestionnaires, aux superviseurs et aux travailleurs avant le début des travaux sur le site.
• Mise à jour des plans : Réviser et mettre à jour le plan régulièrement, y compris lorsque des changements ont été apportés aux lieux de travail ou aux tâches. Plus important encore, s’assurer de revoir et de mettre à jour le plan après un sauvetage ou un incident connexe.  

Grâce à un plan de sauvetage d’urgence complet, votre équipe disposera des connaissances et des compétences nécessaires pour minimiser les préjudices.  

Ressources du CCHST  

• Protection contre les chutes - Plan de sauvetage en cas de travail en hauteur, fiche d’information
• Le travail en hauteur : une introduction - Mis à jour, cours
• Plans de protection contre les chutes pour le travail en hauteur, Infographie
• Protection contre les chutes, fiches d’information  

Êtes-vous un employeur ou un employé sous réglementation fédérale? Il est désormais possible d’obtenir des renseignements opportuns sur d’importants sujets liés au travail.  

Le Bulletin du travail présente les plus récents renseignements opérationnels sur l’équité en matière d’emploi, les normes du travail, la santé et la sécurité au travail, le Programme de protection des salariés, et bien d’autres sujets encore.  

Le Bulletin du travail, publié trois fois par an par le Programme du travail d’Emploi et Développement social Canada, vise à faire connaître les normes applicables aux lieux de travail sous réglementation fédérale. Renseignez-vous. 

Les épisodes de notre balado vous permettent de demeurer au courant des questions touchant la santé, la sécurité et le bien-être au Canada.  

Balado en vedette : Consommation de substances, stigmatisation et dépendance chez les hommes travaillant dans des métiers spécialisés 

La stigmatisation à l’égard de la consommation de substances influe sur la façon dont nous parlons aux personnes, sur les politiques que nous élaborons et sur la prestation des soins. Dans cet épisode, la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada, et Anne Tennier, présidente et première dirigeante du CCHST, discutent des façons de réduire la stigmatisation et de soutenir les travailleurs dans les métiers spécialisés qui font face à des difficultés. 

Écoutez le balado dès maintenant.

Balado en rappel : Températures à la baisse ? Attachez votre tuque ! Travaillez au froid en sécurité 

Pour travailler en toute sécurité dans le froid, il ne suffit pas de s’emmitoufler dans plusieurs couches de vêtements. Dans le dernier balado du CCHST : ce que les travailleurs et les employeurs doivent savoir. 

Écoutez le balado dès maintenant. 

Parcourez la liste complète des sujets traités dans les balados. Mieux encore, abonnez-vous sur iTunes afin de ne pas manquer un seul épisode.  

Avez-vous besoin d’aide pour élaborer ou mettre à jour un programme visant à favoriser la santé mentale au travail? Peut-être avez-vous utilisé un outil d’évaluation et sondé vos travailleurs au sujet de leur bien-être mental. Maintenant, que faites-vous des résultats?

Notre Boîte à outils sur la santé mentale au travail gratuite peut vous aider. Elle comporte des modules d’apprentissage qui vous aideront à créer un milieu de travail où les travailleurs se sentent en sécurité, respectés et valorisés.

Apprenez comment élaborer un programme de santé mentale, comment gérer les dangers et les risques, comment avoir des conversations constructives avec vos collègues et comment la santé mentale et d’autres préoccupations liées aux droits de la personne se recoupent.

Les vidéos, listes de vérification, infographies, affiches, balados et autres éléments de la Boîte à outils ont pour but de vous aider à favoriser un milieu de travail sain et sécuritaire sur le plan psychologique.

Pour plus d’information, consultez la Boîte à outils sur la santé mentale au travail.

Les lois relatives à la santé et à la sécurité au travail sont en constante évolution. Parmi les faits saillants de ce mois-ci, mentionnons des modifications apportées au Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail et à la Loi sur la santé et la sécurité au travail de l’Ontario, ainsi que des mises à jour du Règlement sur la santé et la sécurité au travail de la Colombie-Britannique (Occupational Health and Safety Regulation) en application de la Workers Compensation Act.  

Canada 

Règlement canadien sur la santé et la sécurité au travail (Code canadien du travail, Partie II - Santé et sécurité au travail) : Les art. 1-10, DORS/2024-118, sont entrés en vigueur le 30 novembre 2024 et mettent à jour les dispositions relatives aux mesures d’hygiène. Ces modifications aux dispositions permettent de comptabiliser tous les cabinets, y compris les cabinets dans les lieux d’aisance neutres, dans le nombre total de cabinets exigés sur le lieu de travail (les exigences précédentes reposaient sur le nombre d’employés de chaque sexe, sans aucune référence à la comptabilisation des lieux d’aisance neutres); révision du libellé utilisé dans ces dispositions pour assurer un langage neutre; et mise à jour des renvois aux normes dans les dispositions pour veiller à ce qu’elles soient actuelles et, dans certains cas, dynamiques. 

Ontario 

Loi sur la santé et la sécurité au travail : L.O. 2024, chap. 19, annexe 4 (projet de loi 190), certaines parties sont entrées en vigueur le 1er novembre 2024. Les parties sont entrées en vigueur le 1er novembre 2024. La Loi est modifiée afin d’imposer des obligations aux constructeurs et aux employeurs en ce qui concerne l’entretien des salles de toilette, et des modifications complémentaires sont apportées.  

D’autres modifications apportées visent à actualiser les définitions de « harcèlement au travail » et de « harcèlement sexuel au travail » pour y inclure certaines activités virtuelles. L’article 3 de la Loi est modifié de sorte que la Loi s’applique au télétravail effectué dans une résidence privée ou à proximité de celle-ci. Plusieurs dispositions de la Loi portant sur les exigences en matière d’affichage de renseignements sont modifiées de façon à permettre l’affichage de renseignements dans un format électronique facile d’accès. Le nouveau paragraphe 1 (5) établit les exigences devant être remplies pour que les renseignements soient affichés dans un format électronique facile d’accès au sens de la Loi. 

Colombie-Britannique 

Règlement sur la santé et la sécurité au travail (Occupational Health and Safety Regulation) [Workers Compensation Act] : Le Règlement 132/2024 de la Colombie-Britannique, entré en vigueur le 11 novembre 2024, apporte des modifications à la partie 3 Minimum Levels of First Aid (niveaux minimaux de premiers secours). Des modifications ont été apportées aux exigences minimales en matière de fournitures, d’équipements et d’installations de premiers secours, ainsi que celles concernant les secouristes, afin que les normes des provinces cadrent avec les normes Trousses de secourisme en milieu de travail et Formation en secourisme en milieu de travail établies par l’Association canadienne de normalisation (Groupe CSA). D’autres modifications portent sur les premiers secours dans les industries éloignées à haut risque. 

Pour obtenir de plus amples renseignements, sachez que le CCHST offre un service d’abonnement payant, Législation enviroSST canadienne plus normes, qui regroupe en un seul endroit tous les textes législatifs dont vous avez besoin en matière de santé, de sécurité et d’environnement. 

Soyez les premiers au courant des dernières connaissances en matière de santé et de sécurité sur les lieux de travail européens, parmi un large éventail de présentations de spécialistes, au Forum 2025 du CCHST : Le monde du travail en constante évolution, les 27 et 28 mai 2025, à Calgary (Alberta).  

Xabier Irastorza, gestionnaire principal de projets de recherche à l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, communique les résultats de l’édition 2024 de l’Enquête européenne des entreprises sur les risques nouveaux et émergents (ESENER). L’enquête examine la manière dont les lieux de travail européens gèrent les risques en matière de santé et de sécurité dans la pratique. Réalisée auprès de plus de 41 000 organisations dans 30 pays, l’enquête aborde les risques généraux pour la sécurité et la santé, les risques psychosociaux, les facteurs de la gestion de la santé et de la sécurité sur le lieu de travail, les obstacles à cette gestion, ainsi que la participation des travailleurs aux pratiques en matière de santé et de sécurité. Les résultats de l’enquête devraient être publiés au début de l’année 2025, mais vous en aurez un premier aperçu lors du Forum.  

Découvrez d’autres conférenciers 

Sandra Dorman, B.Sc.S., Ph. D. : Directrice du Centre de recherche en santé et sécurité au travail de l’Université Laurentienne sur le stress thermique comme risque professionnel. 

Sarah Henderson, Ph. D. : Directrice scientifique des services d’hygiène environmentale du Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, Sarah Henderson discutera des changements climatiques, des considérations à leur égard et de leurs répercussions sur la santé au travail.  

Travis Woodworth : Planificateur en matière de santé et de sécurité à Glooscap Health and Safety sur les perspectives autochtones en matière de santé et de sécurité sur les lieux de travail et dans les communautés. 

Inscrivez-vous d’ici le 14 février 2025, pour profiter du tarif réduit de l’inscription hâtive (économies de 100 $). Des tarifs spéciaux pour les membres du CCHST et aux étudiants sont également disponibles. Si vous réservez avant le 28 avril 2025 une chambre à l’hôtel qui accueillera l’événement, le Sheraton Suites Calgary Eau Claire, le tarif préférentiel pour les participants du forum s’appliquera (un nombre limité de chambres est disponible).  

D’autres conférenciers seront annoncés sous peu. Pour être au courant des dernières nouvelles, veuillez visiter le site www.cchst.ca/forum.