Paludisme

Le paludisme est une maladie grave qui peut être mortelle. Il est transmis à l’humain par les piqûres de certains types de moustiques. Il n’est pas causé par un virus ou une bactérie. Bien que le paludisme soit évitable et curable, il peut causer la mort s’il n’est pas diagnostiqué et traité à temps.

Contrairement au rhume ou à la grippe, le paludisme ne se transmet pas directement d’une personne à l’autre. L’humain peut contracter le paludisme en étant piqué par un genre précis de moustique, dit anophèle, qui porte le parasite responsable de la maladie. Le moustique anophèle est le seul genre de moustique qui peut transmettre le paludisme. Lorsqu’un moustique femelle infecté pique une personne, il injecte le parasite du paludisme dans son sang. Si un autre moustique non infecté pique cette personne impaludée (infectée), il contractera le parasite, qu’il transmettra ensuite aux autres humains qu’il piquera, ce qui pourrait provoquer une nouvelle infection.

Il importe de souligner que le parasite du paludisme peut aussi être transmis par des transfusions sanguines et des aiguilles contaminées, car il cible les globules rouges. 

Le paludisme est très rare au Canada, mais le moustique anophèle est présent au pays.

Le paludisme sévit dans les régions tropicales, comme l’Afrique, l’Amérique centrale, l’Amérique du Sud et l’Asie du Sud-Est, où les températures sont chaudes et l’humidité est élevée. L’infection est transmise dans les régions où le moustique anophèle peut survivre et se multiplier et où le parasite du paludisme peut achever son cycle de croissance.

En 2023, 9 cas de paludisme contracté localement ont été signalés aux États-Unis. Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis (CDC) : [traduction] « La plupart des cas de paludisme diagnostiqués aux États-Unis sont importés, généralement par des personnes qui voyagent dans des pays où le paludisme est endémique (c.-à-d. où il sévit régulièrement). Toutefois, des cas de paludisme contracté localement après avoir été transmis par des moustiques peuvent survenir, puisque le moustique anophèle qui est le vecteur [de la maladie] est présent partout aux États-Unis. »

Les personnes vulnérables et les personnes immunodéprimées présentent un risque accru d’infection grave. Ces personnes comprennent notamment :

• Les nourrissons
• Les enfants de moins de 5 ans
• Les femmes enceintes
• Les voyageurs et les immigrants provenant de régions où le paludisme est courant
• Les personnes atteintes d’un problème de santé préexistant ou immunodéprimées 
• Les travailleurs qui entrent en contact avec du sang ou d’autres liquides corporels de personnes atteintes du paludisme (p. ex. professionnels de la santé, travailleurs de laboratoire)

Les symptômes du paludisme apparaissent généralement entre 7 et 10 jours après la piqûre par un moustique infecté, mais certaines personnes présentent des symptômes dès 7 jours ou jusqu’à 1 an après avoir été piquées.

Les symptômes peuvent varier, mais ils comprennent souvent :

• De la fièvre (symptôme le plus courant)
• Des maux de tête
• Des frissons et des sueurs
• De la fatigue extrême
• Des nausées et des vomissements

Selon le type de parasite, les cas les plus graves peuvent aboutir à des complications, notamment :

• Des troubles de la conscience
• Une anémie grave
• Une détresse respiratoire
• La défaillance d’organes
• Des convulsions
• Des saignements anormaux
• Des anomalies neurobiologiques

Le paludisme se diagnostique avec une analyse de sang qui détecte la présence du parasite responsable de la maladie. Bien que les tests de diagnostic rapide puissent être utilisés pour obtenir des résultats rapidement, l’examen du sang au microscope est considéré comme la méthode la plus fiable.

En plus de vous poser des questions sur vos antécédents médicaux et sur vos voyages récents, votre professionnel de la santé effectuera un examen médical et demandera des analyses de sang. Ces analyses, qui permettent de révéler la présence du parasite du paludisme, peuvent aider votre professionnel de la santé à déterminer le traitement qui conviendra le mieux.    

Le paludisme est principalement traité avec des médicaments antipaludiques. Toutefois, le type de traitement dépend de différents facteurs, notamment :

• Le type de parasite du paludisme : Différents types de parasites peuvent provoquer le paludisme; le traitement peut varier selon le parasite en cause.
• La gravité de la maladie : La plupart des cas de paludisme légers peuvent être traités par la prise de médicaments par voie orale. Si la maladie est détectée et traitée rapidement, un rétablissement complet est possible. Inversement, les cas de paludisme graves peuvent présenter un danger de mort et nécessiter l’hospitalisation de la personne et l’administration de médicaments par voie intraveineuse.
• L’âge et l’état de santé de la personne : Le traitement peut varier pour les femmes enceintes, les enfants, les aînés et les personnes atteintes d’un problème de santé préexistant qui nécessite des doses ou des médicaments particuliers.

Le risque de transmission du paludisme varie selon l’emplacement géographique et le type d’emploi. Les emplois qui nécessitent des activités de longue durée à l’extérieur, particulièrement dans les régions tropicales où les moustiques anophèles sont les plus actifs, sont associés au risque le plus élevé.

D’autres emplois pouvant comporter un risque élevé d’exposition au paludisme sont énumérés ci-dessous.

Soins de santé : Travailleurs de la santé (p. ex. infirmières, médecins, personnel clinique, travailleurs des laboratoires médicaux) établis ou voyageant dans des régions où le paludisme est prévalent. L’infection peut se propager par contact avec du sang, des liquides corporels, des sécrétions respiratoires ou des aiguilles contaminées. Les risques peuvent varier selon les tâches et l’emplacement géographique des travailleurs de la santé.

Agriculture et foresterie : Les personnes travaillant à l’extérieur dans des forêts ou des champs de culture en milieu rural dans des régions touchées par le paludisme courent un risque accru d’infection en raison de la proximité des bassins d’eau stagnante qui peuvent être des sites de reproduction pour les moustiques.

Exploitation minière : Certaines études ont aussi révélé un risque accru de transmission du paludisme dans les sites miniers, particulièrement dans les régions forestières tropicales, où les activités liées à l’exploitation minière créent des habitats favorables aux moustiques anophèles.

Secteur militaire : Les militaires pourraient aussi être exposés à un risque accru, car ils sont souvent déployés en mission dans des pays ou des régions isolées où le paludisme peut être prévalent.

Chercheurs scientifiques : Les scientifiques qui mènent des recherches sur le terrain et se rendent dans des collectivités où le paludisme est prévalent pourraient aussi être à risque.

Médicaments antipaludiques

Lorsque vous planifiez un voyage dans une région fortement touchée par le paludisme, il est important de consulter bien à l’avance un conseiller en santé des voyageurs pour recevoir des instructions sur les médicaments et les mesures de protection à prendre. Le type de médicament nécessaire dépendra de plusieurs facteurs, notamment votre destination, vos antécédents médicaux et le temps restant avant votre voyage. 

Consultez le site Web des conseils aux voyageurs et avertissements du gouvernement du Canada pour vous renseigner sur les risques éventuels et prenez un rendez-vous dans une clinique santé-voyage au moins 6 semaines avant votre date de départ. 

Protection contre les moustiques

La meilleure manière de prévenir le paludisme est de se protéger contre les piqûres de moustiques. Les CDC recommandent les mesures de protection suivantes :

• Les moustiques piquent particulièrement entre le coucher et le lever du soleil. Lorsque vous êtes à l’extérieur, appliquez un insectifuge sur toute la peau exposée. Les insectifuges les plus efficaces contiennent du DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide). Il est toutefois important d’utiliser la bonne concentration de DEET (au moins 20 à 30 %) pour votre âge.
• Portez un vêtement à manches longues de couleur claire, un pantalon long et des chaussettes.
• Traitez vos vêtements avec un insectifuge.

Mesures en milieu de travail

En plus d’adopter les précautions ci-dessus, les travailleurs qui présentent un risque élevé d’exposition au paludisme peuvent se protéger en prenant les mesures suivantes :

• Recensement et évaluation des risques : Les milieux de travail qui se situent dans les régions touchées par le paludisme, ou à proximité de celles-ci, et qui reçoivent des patients atteints de paludisme devraient mener une évaluation des risques pour déterminer dans quelle mesure les travailleurs pourraient être exposés à la maladie.
• Éducation et formation : Les travailleurs devraient être éduqués sur le paludisme, ses facteurs de risque, son mode de transmission et ses symptômes, de même que sur les mesures de prévention à prendre.
• Pratiques et procédures de travail sécuritaires : Les milieux de travail à risque élevé (p. ex. établissements de santé) devraient mettre en place des procédures normalisées de prévention et de contrôle des infections pour prévenir le risque faible, mais possible, de transmission du paludisme. Dans les établissements de santé, les mesures de prévention peuvent notamment comprendre des procédures de travail sécuritaires pour l’administration des injections, la manipulation des instruments médicaux et des instruments d’analyse du sang, ainsi que l’utilisation et l’élimination des articles de protection individuelle, comme les gants.
• Surveillance de la santé et déclaration : Les milieux de travail devraient avoir un système ou un processus en place pour signaler les symptômes et les pratiques de travail dangereuses.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le paludisme, ses causes et ses symptômes, ainsi que sur les méthodes de surveillance et les recommandations en matière de prévention et de traitement, consultez les sites Web de Santé Canada et de l’Agence de la santé publique du Canada.